L’Arabie Saoudite, médiatrice entre le Maroc et la Mauritanie
En vue de réussir ce rendez-vous, l’agenda de Mme Fall comprenait également des discussions avec le ministre de l’Equipement et des Transports, Aziz Rebbah. Pour rappel, en avril 2013 à l’occasion de la 7e session de la haute commission mixte, les deux pays avaient signé un accord sur le transport des personnes et des marchandises et le transit routier. Ils avaient convenu de créer des sociétés de transport et de simplifier les procédures administratives à cet effet. Des engagements qui attendent encore concrétisation.
La sécurité et l’Arabie Saoudite
Mais contrairement à 2013, les relations s’acheminent cette fois vers une normalisation. En effet, grâce à une médiation saoudienne, la Mauritanie a commencé vers la fin de 2015 à renouer progressivement avec le royaume. Mi-décembre, le président Mohamed Ould Abdelaziz recevait une importante délégation marocaine comprenant le chef de la DGED, Yassine Mansouri, l’inspecteur général des FAR, le général Bouchaib Arroub et le ministre des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar.
Une réunion précédée par une participation symbolique, le 27 novembre, d’une unité des FAR à un défilé militaire organisé à Nouakchott, à l’occasion de la fête de l’indépendance de la Mauritanie. Yassine Mansouri et le général Arroub y étaient présent aux côtés du président Ould Abdelaziz. Deux événements qui ont défriché le terrain pour une réconciliation entre les deux voisins.
Une perspective d’autant plus probable que Nouakchott a opéré un changement dans sa politique étrangère. L’arrimage total sur l’Algérie n’étant plus d’actualité, la Mauritanie s’est nettement rapprochée de l’Arabie Saoudite. Elle est d’ailleurs membre, au même titre que le Maroc, du projet de la coalition militaire islamique montée par Ryad. Soldats marocains et mauritaniens ont participé aux exercices « Tonnerre du nord » en Arabie Saoudite.
Cette prise de distance avec l’Algérie s’est traduite par le retrait non-officiel de Nouakchott de la Coordination de Tamanrasset, créée en automne 2009, pour voler de ses propres ailes et former, en décembre 2014, avec le Niger, le Tchad, le Burkina Faso et le Mali, le G5 du Sahel. Les cinq pays ont en effet décidé, avec un appui de la France, de se prendre en main et combattre seuls les groupes terroristes au Sahel. En mars, ils ont convenu de la création d’une école de guerre et la formation d’une unité rapide d’intervention.
Source: yabiladi