L’Arabie saoudite attire des travailleuses maliennes
Il y a quelques jours, les cadres du ministère de l’emploi réfléchissaient sur une proposition gouvernementale visant à conclure, avec l’Arabie Saoudite, un programme pour envoyer dans ce pays des travailleuses maliennes. Ces travailleuses sont destinées à être employées comme aide-ménagères dans des familles saoudiennes. Cette proposition appelle quelques réflexions sur le bien-fondé d’un tel projet et ses répercussions possibles sur l’emploi des jeunes.
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L’un des problèmes récurrents qui se posent à tous les Gouvernements du Mali depuis le programme structurel imposé par le FMI dans les années 80, est l’emploi des jeunes. En effet à l’époque, pendant dix ans, le Mali n’a pas recruté un seul travailleur à la fonction publique. Ce fut dix années de galère totale pour les jeunes qui arrivaient sur le marché de l’emploi. Beaucoup d’entre eux se sont essayés à des emplois le plus souvent précaires, et beaucoup d’autres ont pris les chemins de l’exil.
La situation n’est guère meilleure de nos jours car, chaque année, ce sont des dizaines voire des centaines de milliers de jeunes maliens qui arrivent sur le marché de l’emploi. La crise qui a frappé le Mali en 2012, et dont les effets catastrophiques sur l’économie continuent toujours, a fini de détruire un tissu économique très fragile et très peu compétitif. La fonction publique malienne reste, malheureusement, la plus grande pourvoyeuse d’emploi par rapport à un secteur privé sans grande envergure et qui est fragilisé par des textes peu attractifs pour les entrepreneurs étrangers. On se souvient que le dernier concours pour le recrutement de fonctionnaires dans la fonction publique malienne a vu l’inscription d’environ 32000 postulants pour… 750 places disponibles.
Les jeunes Maliens ne peuvent donc pas compter sur l’État pour trouver du travail. En l’absence de chiffres officiels fiables, on ne peut pas déterminer le taux de chômage dans notre pays. Celui-ci est forcément élevé, très élevé. Dans chaque famille malienne, ce sont parfois des dizaines de jeunes gens qui se tournent les pouces ou passent des journées entières à poiroter autour du thé. Lorsqu’on évoque le chômage au Mali, on fait rarement cas des jeunes ruraux qui n’ont généralement aucune qualification professionnelle et encore moins des femmes qui semblent promues au rôle de ménagères. A priori donc, l’envoi de 200 jeunes travailleuses maliennes en Arabie Saoudite est une bonne nouvelle pour l’emploi des jeunes filles. Mais c’est parce que c’est justement l’Arabie Saoudite que ce projet appelle de grandes réserves.
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