La vie des femmes serait davantage menacée par le changement climatique que celle des hommes
Si le changement climatique affectera tous les pays et toutes les populations, il semblerait d’après l’UICN que les femmes vivant dans les pays en développement seront les plus touchées par le phénomène. La vie des femmes serait davantage menacée par le changement climatique que celle des hommes, d’après un communiqué de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature. En effet, le changement climatique affectera tous les pays, mais les femmes pauvres vivant dans les pays en développement seront affectées de manière disproportionnée par le phénomène par rapport au reste de la population mondiale. Malgré cela, une grande partie des négociations et des débats organisés par les Nations Unies autour du changement climatique et des outils à mettre en œuvre pour lutter contre le phénomène n’ont pas pour l’instant pris en compte les questions de sexe. « Les femmes ne sont pas seulement des victimes impuissantes. Elles sont des agents puissants de changement et leur leadership est essentiel » souligne Lorena Aguilar, conseillère principale de l’UICN sur la question des sexes. « Nous avons besoin d’agir maintenant pour nous assurer que leurs voix soient entendues –ici à Poznan et au-delà ». Les femmes sont plus susceptibles que les hommes d’être tuées lors de catastrophes naturelles telles que des cyclones, des ouragans, des inondations et des canicules, qui sont des phénomènes de plus en plus fréquents en conséquence du changement climatique. Ainsi, dans 141 pays étudiés de 1981 à 2002, les catastrophes naturelles ont tué plus de femmes que d’hommes ou ont tué des femmes plus jeunes que les hommes tués. Les filles et les femmes sont souvent chargées d’aller chercher de l’eau ou du bois dans les pays en développement. Dans les régions les plus pauvres du monde, et notamment en Afrique sub-saharienne, les femmes et les filles peuvent passer trois à quatre heures par jour à accomplir ces tâches. Les inondations, les sécheresses et le phénomène de désertification peuvent obliger ces femmes à devoir effectuer des distances de plus en plus longues pour trouver de l’eau ou du bois, ce qui conduit un bon nombre de jeunes filles à arrêter leurs études et leur éducation. Des 115 millions d’enfants dans le monde qui ne vont pas à l’école, trois sur cinq sont des filles, et les femmes représentent 75% de la population mondiale illettrée. « Les négociations autour du changement climatique se concentrent presque totalement sur la science et les politiques sans prendre assez en compte l’impact sur les citoyens les plus pauvres du monde, dont la plupart sont des femmes » explique Lorena Aguilar. « Les gouvernements ici à Poznan doivent s’attaquer au problème du changement climatique et prendre en compte la menace qu’il représente pour les femmes dans le monde ». Mais les femmes sont aussi un élément de réponse au changement climatique. L’adaptation au changement climatique affectera l’agriculture, la sécurité alimentaire et la gestion de l’eau dans les zones rurales, c’est-à-dire des tâches principalement féminines. En Afrique par exemple, 80% de la production alimentaire est gérée par les femmes. L’UICN, dans le cadre de l’Alliance Climatique et des Genres Mondiale (Global Gender and Climate Alliance), a publié un manuel d’entraînement qui servira d’outil pratique pour aider les législateurs à développer des politiques de réponse au changement climatique prenant en compte le sexe des individus. Source