La survie du lynx dans les Vosges
Hormis les quelques semaines du rut où mâle et femelle vivent et chassent ensemble, le lynx est territorial et solitaire. Animal nocturne ou crépusculaire, il s’attaque au chevreuil, sa proie favorite, au chamois et à d’autres espèces selon ses opportunités : marcassin, lièvre, renard, chat forestier ou domestique, marmotte et oiseau.
Présent même en plaine, il a progressivement été repoussé vers les massifs montagneux, par l’intensification des pratiques humaines : déforestation, occupation de l’espace rural, disparition de ses proies et piégeage.
Pourchassé, quasiment éradiqué de France, le félin a connu le même acharnement organisé et dirigé contre le loup.
C’est au début des années 1970 que l’idée de réintroduire le félin dans le massif vosgien a germé. Un peu plus de dix années plus tard, les premiers individus ont été relâchés, mais les deux-tiers des individus rendus à la nature ont été retrouvés morts suite à des actes de braconnages répétés.
Le lynx progresse cependant lentement, vers le nord et l’ouest à partir du sud du massif vosgien, en colonisant de nouveaux secteurs. Les indices de présence laissent espérer que des échanges réguliers s’établiront entre les populations jurassiennes et vosgiennes.
Sa présence en France demeure précaire. Ses populations, même si elles tendent à se rapprocher, restent fragmentées. Même si les cas de prédation par le lynx sur les troupeaux domestiques sont moins importants que ceux du loup, il peut entrer localement en conflit avec le pastoralisme. Et puis, le braconnage sévit toujours, certains chasseurs le considérant comme un concurrent sévère.