La couche de glace de l’Arctique a augmenté de 60 % par rapport à 2012
La terre sera bientôt touchée par une période de refroidissement qui durera jusqu’au milieu du XXIe siècle, annoncent l’édition britannique du Telegraph et le quotidien américain Daily Mail. Il est indiqué que cet été la couche de glace de l’Arctique a augmenté de 60 % par rapport à 2012. Une masse de glace d’une superficie équivalente à la moitié de l’Europe s’étend des côtes du Canada aux rives septentrionales de la Russie.
Les Russes sont habitués aux froids rigoureux et à leurs nombreux attraits : ski, patinage, pêche sur glace, appelée en général « pêche blanche ». Certains se baignent même dans des trous pratiqués dans la glace, et y trouvent du plaisir. Du reste, il n’a pas toujours fait plus chaud dans le centre, et même dans le sud de l’Europe, que dans la Russie enneigée. En 1323, par exemple, la lagune de Venise a gelé le 3 novembre. Durant cet hiver-là, à Venise, on a livré des marchandises non par bateau, mais sur des traîneaux. Au XVIIe siècle, il y a longtemps eu un marché aux pieds de la Tour de Londres, sur la Tamise bloquée par les glaces. La partie inférieure du Rhin dans les temps anciens était gelée quatre mois par an. Le climat obéit à un cycle qui lui est propre, comme l’explique Vladimir Tchouprov, responsable du programme énergétique de Greenpeace-Russie :
« Durant les dix dernières années, on a réellement vu se ralentir la cadence du réchauffement climatique. La température a augmenté mais la vitesse d’augmentation a diminué. Des scientifiques préparent sous l’égide des Nations Unies la sortie d’un nouveau rapport sur le climat en septembre. Ils connaissent ce phénomène et l’expliquent. Un cycle naturel de refroidissement est en cours. Il est très court, seulement un demi-siècle, entraînant des changements sans conséquences catastrophiques.»
Dans l’histoire géologique de la Terre, on connaît quatre périodes glaciaires sévères. La période interglaciaire actuelle a, selon les scientifiques, commencé il y a environ 12 000 ans. A présent, l’humanité bénéficie de très bonnes conditions, la température a atteint le niveau le plus favorable pour l’homme. Ce répit va incontestablement toucher à sa fin, et il sera suivi par une nouvelle ère glaciaire, comme l’explique le directeur du Centre des programmes climatiques de WWF, Alexeï Kokorin :
« Il ne se produira pas avant 10 à 15 mille ans. Mais il est possible qu’il fasse plus froid durant les 10 à 20 prochaines années. Cela ne remet pas en cause le réchauffement de la planète. Les publications scientifiques montrent que la température de l’océan augmente. Cette croissance est régulière et forte. Il ne s’agit pas de la température moyenne de l’air, mais de la température du système climatique dans son ensemble. Dans ce système, l’atmosphère ne représente que 7 %. On ne peut pas appréhender l’ensemble du système à partir de l’atmosphère seulement. L’océan démontre de façon irréfutable que le réchauffement climatique se poursuit. »
Il semble que durant une courte période, quelques dizaines d’années, un refroidissement va se produire dans le contexte du réchauffement climatique. Quant à l’augmentation du manteau de glace dans l’Arctique, Alexeï Kokorin juge que cet exemple n’est pas tout à fait correct sur le plan scientifique :
« En 2012, on a enregistré un niveau record quant à la surface minimale de glace. Il est clair que cette année, il y aura beaucoup plus de glace. L’Arctique ne fond pas chaque année de façon continue. On assiste à une interférence entre la tendance au dégel et les cycles naturels de gel sur plusieurs années. Le niveau des glaces est actuellement le même qu’en 2009. Mais il est toujours inférieur à celui de 1980. »
Le caractère cyclique de l’évolution des glaces de l’Arctique est souligné dans le rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Leur augmentation a aussi des avantages. En 2012, il a été difficile de trouver un emplacement pour la station polaire russe Pôle Nord 40 sur la banquise. Au bout de 8 mois, la zone a dû être évacuée d’urgence car la glace commençait à fondre. Il est possible que cette année la couche de glace soit plus résistante. C’est important, car cela permet aux scientifiques de recueillir et d’étudier des données uniques sur les changements climatiques globaux.
Rédaction en ligne, Mikhaïl Aristov La Voix de la Russie