Koweït: Un patron de presse gagne son procès
La justice koweïtienne a rétabli dimanche la nationalité d’un patron de presse proche de l’opposition et celle de ses quatre fils.
Le verdict, dont l’AFP a pu consulter une copie, invalide un décret de l’émir datant de juillet 2014 portant sur la déchéance de nationalité d’Ahmad Jabr al-Chemmari et de ses fils au motif qu’ils représentent une menace pour la sécurité nationale.
Il ordonne au gouvernement de rétablir « immédiatement » la nationalité de l’intéressé, dont la station de télévision Al-Youm et le quotidien du même nom avaient été fermés.
Cette décision, prise par un tribunal de première instance, peut toutefois faire l’objet d’un appel et peut être renvoyée devant la Cour de cassation.
La déchéance de nationalité a été considérée comme « illégale » par la justice et la défense de M. Chemmari insiste sur le fait qu’il ne peut perdre sa nationalité étant « né Koweïtien ».
La télévision de M. Chemmari et son journal donnaient souvent la parole à l’opposition.
Un prêcheur islamiste, Nabil al-Awadi, et l’opposant Saad al-Ajmi, ont été également déchus de leur nationalité et ce dernier a été expulsé en Arabie saoudite.
Un ancien élu islamiste, Abdallah al-Bargach, et 59 membres de sa famille ont subi le même sort.
Outre le rétablissement de nationalité, la justice a ordonné un dédommagement temporaire de 16.600 dollars en faveur de M. Chemmari, ouvrant la voie à des dédommagements plus conséquents.
Les mesures de déchéances de nationalité ont été dénoncées par des organisations de défense des droits de l’Homme. Human Rights Watch y a vu un moyen de « sévir contre des réformateurs ».
Sources: AFP et OLJ