Investissement: Le Koweït veut attirer les français
Comme ces agents immobiliers vous expliquant que « c’est le moment d’acheter », les fonctionnaires chargés de la promotion de la France au Koweït confient que « c’est le moment de venir ici ». Non sans arguments. La loi sur le « sponsorship » imposant un partenaire local majoritaire pour tout joint-venture (pénalisante pour les investisseurs étrangers et fructueuse pour les prête-noms locaux) vient d’être annulée. Et le Parlement, longtemps bloqué par les députés salafistes qui détenaient les trois quarts des 50 sièges de députés, vient de lancer un plan de développement de 160 milliards de dollars sur 2015-2019. Un marché alléchant pour les entreprises françaises de la santé, de l’eau, du BTP ou de la
défense, dont l’expertise est mondialement reconnue. Ce plan prévoit notamment la constructio d’un nouvel aéroport, l’assainissement d’un lac de pétrole (Clean Fuels), un métro, pour lequel deux entreprises françaises sont pré-sélectionnées, 4 centrales électriques, des écoles, des hôpitaux, et peut être un tronçon de la ligne ferrovière Mascate-Bagdad, projet très ambitieux mais qui fait un peu figure de serpent de mer régional.
Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, s’est rendu avant-hier au Koweït afin d’impulser un redressement des relations économiques, indignes de « l’excellent niveau de relations politiques ». Les Koweïtiens se souviennent en effet du rôle de Paris en 1991 lors de l’invasion du pays par l’Irak. Et le Koweït participe aux côtés de Paris à la coalition de 60 pays contre l’Etat islamique en Syrie et Irak. L’émir du Koweït, Cheikh Sabahal Ahmad al Jaber al Sabah, partage l’analyse de Paris sur la nécessité absolue de stopper puis détruire l’Etat islamique, confiait-on dans l’entourage du ministre après l’entretien entre les deux hommes, même si le Koweït ne participe pas sur le plan militaire à la coalition internationale. Il met une base à disposition des avions de la coalition et fournit une aide humanitaire aux réfugiés syriens. Le Koweït organise une conférence des donateurs de la Syrie le 31 mars.
50.000 dollars par habitant
Malgré ces liens illustrés par la décision de Laurent Fabius de réduire le délai d’obtention d’un visa à 48 heures pour les Koweïtiens, la France ne figure qu’au 10e rang des fournisseurs de l’émirat, avec des parts de marché oscillant entre 2 et 4 %. Les Chinois et les Coréens sont très présents dans les appels d’offres qui privilégient le moins disant sans beaucoup tenir compte des références ou de la qualité, explique un connaisseur de l’économie locale, tandis que les fux commerciaux sont dominés par Allemands, Américains et Italiens. Le stock d’investissements français sur place est ridicule, de l’ordre de 70 millions de dollars. La liste des entreprises françaises présentes dans ce pays de 4 millions d’habitants (dont les deux tiers d’expatriés) se réduit peu ou prou à Carrefour, Accor, Total et Veolia (qui a inauguré une usine de désanilisation à l’occasion de la visite de Laurent Fabius).
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