Henriette d’Angeville, femme alpiniste
Henriette d’Angeville est une alpiniste franco-suisse, née le 10 mars 1794 à Semur-en-Brionnais et morte le 13 janvier 1871 à Lausanne.Le 3 septembre 1838, elle devint la deuxième femme ayant gravi le Mont Blanc, trente ans après Marie Paradis (1778-1839).Pour son exploit,elle fut désormais surnommée « la fiancée du Mont Blanc ». En 1838, Marie Paradis participa à la réception donnée par Henriette d’Angeville après son exploit et lui confia en la félicitant qu’elle la considérait comme la première véritable femme alpiniste à monter au sommet du Mont Blanc.
Effectivement, Henriette d’Angeville fut la première femme à véritablement escalader et faire l’ascension jusqu’au sommet sans se faire aider physiquement.
Elle continua sa carrière d’alpiniste pendant encore 25 ans et ne fit pas moins de 21 autres ascensions y compris une hivernale. Sa dernière grande course fut l’ascension de l’Oldenhorn dans les Diablerets (Alpes vaudoises) en 1863 qu’elle réalisa à l’âge de 69 ans, puis elle s’installa pour sa retraite dans le gros village de Ferney-Voltaire (pays de Gex).
Vers la fin de sa vie, elle s’intéressa à la spéléologie et fonda un musée de minéralogie à Lausanne.
Henriette d’Angeville a consigné son expérience dans un album de voyage, Le Carnet Vert, écrit en 1839 et illustré à son retour par des artistes contemporains à partir de ses esquisses et de ses indications, tels les dessinateurs Jules Hébert (1812-1897), Henri Deville et Sain. Malheureusement le livre n’a jamais été édité et la quarantaine de dessins ont été dispersés. Les seules informations connues sur cette œuvre sont celles provenant de témoignages anciens de sa famille.
En 2007, le Conseil général de la Haute-Savoie a pu acheter 18 de ces dessins au crayon, au sépia ou à l’aquarelle qui illustrent les différentes étapes de l’ascension. Ils ont une grande valeur historique et ethnographique, tant pour l’histoire de la conquête des cimes que pour celle de l’émancipation féminine par l’écriture et par le sport. Un de ces dessins immortalise Henriette d’Angeville dans une robe à carreaux et coiffée d’un chapeau aux larges bords.