Guerre au Yémen : les Emirats se retirent
Les Emirats arabes unis décident de mettre un terme à leur engagement militaire au Yémen. L’annonce en a été faite par le ministre des Affaires étrangères, Anwar Gargash, lors d’un point de presse tenu hier soir à Abu Dhabi. « Notre point de vue est clair aujourd’hui : la guerre est finie pour nos troupes », a-t-il déclaré.
« Nous surveillons les arrangements politiques, donnant aux Yéménites le pouvoir dans les régions libérées » a ajouté le chef de la diplomatie émirati. Cette position officielle a été immédiatement confirmée, dans un tweet, par le prince héritier cheikh Mohammed ben Zayed Al-Nahyane, commandant en chef adjoint des forces armées.
Ce désengagement serait-il la conséquence des pertes subies par le contingent émirati déployé au Yémen durant les derniers jours ? Les forces de l’armée de l’air ont déploré, les 12 et 13 juin, la perte de quatre pilotes et deux hélicoptères de combat. A ce bilan s’ajoute le crash en mars d’un avion de chasse.
Qu’en est-il du Maroc ?
Ce retrait pourrait annoncer un possible retrait du Maroc de la guerre au Yémen. Pour rappel les avions F-16 des FAR qui combattaient Daesh ont été mis à la disposition des Emirats. « Le Maroc est engagé sous la houlette des Emirats arabes unis », avait expliqué Salaheddine Mezouar devant la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants.
Des accords de coopération militaires et sécuritaires, secrets ou déclarés, lient par ailleurs Rabat et Abou Dhabi, et ce depuis les années Hassan II. Le dernier en date, officiel, remonte au 18 septembre 2014 avec l’adoption par le conseil de gouvernement marocain d’une convention de coopération militaire avec les Emirats. Celle-ci portait essentiellement sur l’élaboration d’études et de recherches conjointes dans le domaine des industries militaires et des aspects techniques, la contribution au transfert de technologie et technique.
En revanche peu d’informations ont filtré sur l’accord, révélé en mai 2015 par la chaine saoudienne Al Arabiya, prévoyant une coordination et un meilleur échange d’informations entre les services de sûreté de chaque Etat dans les programmes de lutte contre les groupes terroristes et les réseaux de crimes transfrontaliers, notamment dans la traite des humains, le blanchiment d’argent, la falsification de devises et le trafic de drogue.
La guerre au Yémen a baissé d’intensité. Sous l’égide des Nations Unies, des négociations sont en cours au Koweït entre des représentants du gouvernement du président Hadi Mansour et les chiites houthis soutenus par leur allié le sunnite président déchu Abdellah Saleh.
Source: Yabiladi