Gravir cinq sommets des Pyrénées en une journée
Amis depuis le lycée, Pierre Léchardoy, de Barcus, et Pierre Mouluquet, d’Ogeu-les-Bains, se lanceront à l’assaut de cinq sommets pyrénéens en moins d’une journée, mi-juillet.C’est le défi des deux Pierre. Avaler cinq sommets pyrénéens en moins de 24 heures. « Peut-être même en moins de 18 heures », lâche Pierre Mouluquet.L’Ogeulois, élagueur paysagiste à Buziet, est ami avec le souletin Pierre Léchardoy, pompier volontaire et conducteur de bus scolaires, depuis leurs études au lycée des métiers de la montagne, à Oloron-Soeix. « On a commencé les courses de montagne ensemble. »
Le duo fonctionne toujours à l’émulation. L’un entraîne l’autre, qui ne tarde pas à embrayer. Après un hiver de compétitions de ski de randonnée (lire en zoom) et entre deux courses de montagne, les deux Pierre se sont lancé un premier défi à l’été 2010. Gravir le Mont-Blanc depuis Chamonix, aller et retour dans la journée. L’idée est venue de Pierre Léchardoy. « Et j’ai dit oui tout de suite », résume Pierre Mouluquet.
Le genre de défi des anciens montagnards
Huit heures d’ascension, à peine trois heures de descente. Le duo n’a pas ébruité son exploit. « On n’aime pas se vanter », lâche, modeste, l’Ogeulois. Jean-Pierre Aranjo, président du comité départemental de la FFME (Fédération française de montagne et d’escalade), leur en ferait presque le reproche. « Ils sont trop discrets, assène-t-il. C’est le genre de défis que se lançaient les anciens montagnards. C’est gratuit, et c’est ça qui est formidable. »
Le défi que les Pierre se lancent cette année est de taille. Au départ du caillou de Soques, ils entendent gravir successivement le Balaitous (3141 m), le Palas (2974 m), le Lurrien (2826 m), l’Arriel (2824 m) et l’Ossau (2884 m), avant de regagner le caillou de Soques.
18 à 20h, ce serait un bon chrono, estiment-ils. « C’est un défi, on n’est pas sûrs d’y arriver non plus », nuance Pierre Léchardoy. Le type de défi qu’ils se lancent depuis le début. « Au lycée, dans les courses d’endurance, on aimait bien voir qui allait craquer avant l’autre », raconte Pierre Mouluquet.
« On cherche nos limites »
« De tels défis ne peuvent être réalisés que par des gens qui se connaissent parfaitement bien », complète Jean-Pierre Aranjo. « On sait exactement comment réagir pour gérer l’énergie de l’un ou de l’autre, les éventuels coups de pompe, le rassure l’Ogeulois. Il y a une motivation qui s’installe entre nous. »
« On cherche nos limites, admet Pierre Léchardoy. Peu de gens ont conscience de ce qu’ils sont capables de faire. » Au bas mot, le duo d’Ogeu et de Barcus sait qu’il devra affronter quelque 5600 à 6000 mètres de dénivelé positif.
Ils ont choisi d’intercaler leur tentative entre deux courses de montagne du challenge national « pour ne pas être cramés non plus ». Entre le 14 et le 17 juillet, selon la météo. Loin d’être fous, mais des amis complices et passionnés. « On le fait aussi par plaisir, comme à chaque fois qu’on va en montagne. »