Grand nettoyage sur l’Everest
C’est l’heure du grand ménage de printemps pour l’Everest ! L’association Montagne et Partage a mis sur pied son expédition Everest Green, qui a débuté le 18 avril et qui se poursuivra jusqu’au 23 mai prochain, afin de collecter les déchets sur les pentes du Toit du monde.
Objectif pour l’association ? Nettoyer les pentes de l’Everest, depuis le camp de base (5535m), jusqu’au Col Sud (7906m), la voie népalaise ayant été souillée par des années d’expéditions commerciales, par le réchauffement climatique qui fait réapparaître les déchets, et par le séisme du printemps 2015.
L’étendue du chantier ? Un sherpa, présent au printemps dernier sur l’Everest, mandaté par Montagne et Partage (l’association à l’origine de l’expédition Everest Green) pour réaliser une étude, a estimé la collecte entre 4000 et 5000 kg. La plus grosse somme de déchets se trouvent autour du camp 2 à 6492m d’altitude. Car si des opérations de nettoyage du camp de base ont lieu chaque année, celles dans les camps d’altitude vers le sommet sont bien plus rares (le nettoyage en altitude représente un gros engagement humain et financier, et n’est pas sans risque).
Ainsi, la dernière opération française de collecte de déchets en altitude a eu lieu en 2010, à l’initiative de Luc Boisnard avec le support technique de Pemba Sherpa, qui assure la logistique d’Everest Green. Une expédition japonaise a également collecté les déchets en 2011.
La différence avec le projet Everest Green ? Les déchets collectés en 2010 n’avaient pas fait l’objet de tri, et sont restés au Népal en vallée, ce qui était un premier pas, mais reste insuffisant – selon l’association – car la vallée de Katmandu croule déjà sous les déchets, et est asphyxiée par la pollution.
Comment le traitement des déchets récoltés pendant Everest Green sera-t-il réalisé ? « Les déchets seront collectés dans des sacs de jute et transportés par traîneau de secours depuis le camp 4 au col Sud à près de 8000 mètres (appelée la zone de la mort), jusqu’au camp 1, au-dessus de l’Icefall à 5944 mètres. Ils seront ensuite acheminés jusqu’au camp de base de l’Everest à (5400m) dans des sacs de 15 kg chacun, pour un premier tri. Puis des yaks transporteront les déchets du camp de base jusqu’à Lukla, où ils seront envoyés par avion de Lukla à Katmandu. Après un nouveau tri à Katmandu, les déchets recyclables, type métal, seront envoyés en camion jusqu’à une unité de traitement en Inde, car rien n’existe au Népal pour trier. Des déchets non recyclables comme les piles usagées seront ramenées en France », explique l’association.
Montagne et Partage milite par ailleurs pour une réélle prise de conscience sur l’état catastrophique de certains secteurs montagneux de l’Himalaya : « si les pratiques au camp de base de l’Everest deviennent de plus en plus vertueuses, la situation est alarmante sur d’autres sommets, moins courus, et plus éloignés que l’Everest. Et elle ne l’est pas moins à Katmandu. »
Source: LEquipe