Fonte des glaces en Antarctique

Des scientifiques ont détecté de l’eau océanique chaude sous un glacier massif dans l’ouest de l’Antarctique, phénomène qui pourrait accélérer la fonte du glacier et contribuer à une montée du niveau des mers de plus de trois mètres en quelques décennies, a annoncé à Sputnik Eric Rignot, glaciologue français à l’université de Californie à Irvine.

De l’eau océanique extrêmement chaude, notamment à 2°C, se trouve actuellement sous le glacier de Thwaites dans la calotte glaciaire dans l’ouest de l’Antarctique, selon le site d’information scientifique EurekAlert.

«Il s’agit donc d’une partie très critique de l’Antarctique. C’est ce qu’on appelle notamment l’Antarctique occidental», a indiqué au micro de Sputnik le glaciologue français Eric Rignot, professeur de sciences du système terrestre à l’université de Californie à Irvine.

Une montée préoccupante du niveau des mers

Et de rappeler que le glacier géant de Thwaites qui mesurait 120 kilomètres de large réagissait aux eaux chaudes, mettant de plus en plus de glace dans l’océan, ce qui élevait inévitablement le niveau marin.

«Nous sommes très préoccupés par le fait que les processus de perte de masse des glaciers s’accélèrent avec le temps», a souligné M.Rignot.

Il explique que les glaciers de l’Antarctique reculent à l’intérieur des terres très rapidement.

«Les glaciers dont nous parlons dans l’Antarctique reculent plus rapidement que tout autre glacier à la surface de la Terre. Ces glaciers reculent à peu près d’un kilomètre par an», a précisé le scientifique, ajoutant que les taux de fonte pourraient être calculés correctement à partir des données satellites.

Il prévient toutefois qu’atteindre zéro émission nette de carbone n’est même pas suffisant pour arrêter ces effets du réchauffement climatique.

«Ce que nous devons faire de toute urgence, c’est mettre la main sur le contrôle du climat, en veillant à ce que ce qui se passe en Antarctique ne s’aggrave pas avec le temps», a relevé le glaciologue.

Il appelle à développer une technologie qui permette de «séquestrer» une partie du carbone libéré dans l’atmosphère afin de pouvoir revenir à des conditions climatiques plus fraîches dans l’Antarctique, ce qui prendra un certain temps.

«Si nous nous y attaquons dès à présent, cela peut prendre quelques décennies, et il faudra sans doute encore quelques décennies pour que le climat y réagisse. Donc, il est important de commencer à planifier et à faire cela maintenant si nous voulons éviter un avenir catastrophique dans 40, 50, 60 ans», a résumé l’interlocuteur de Sputnik.

Fonte accélérée des glaces de l’Antarctique

Selon beaucoup de scientifiques, la montée des eaux serait bientôt une menace pour les grandes villes côtières. Le pôle Sud a perdu près de 3.000 milliards de tonnes de glace entre 1992 et 2017, et la fonte ne fait que s’accélérer.

Source: sputniknews.com