Le fonds souverain du Qatar investit dans le géant pétrolier Rosneft
Glencore, le géant du négoce des matières premières, a annoncé samedi avoir signé avec le fonds souverain du Qatar (QIA) la création du consortium ad hoc qui fera l’acquisition des 19,5% du géant pétrolier Rosneft vendus par l’Etat russe. L’opération de privatisation partielle du groupe russe avait été annoncée mercredi par le Kremlin. Son objectif était notamment de permettre au gouvernement russe de ramener son déficit budgétaire sous contrôle.
Le consortium à parité entre Glencore, basé en Suisse, et QIA, déboursera un total d’environ 10,2 milliards d’euros. Glencore fournira 300 millions d’euros, et QIA 2,5 milliards d’euros, le reste étant fourni sous forme de financement par des banques, principalement Intesa Sanpaolo, rappelle Glencore dans son communiqué.
Rosneft, une entreprise stratégique pour Moscou
Les nouveaux entrants dans le capital de Rosneft y cotoîront l’Etat russe majoritaire et le groupe pétrolier britannique BP. Cette vente d’une partie de Rosneft, très complexe par sa taille et le caractère très stratégique de l’entreprise, était attendue depuis des semaines.
Le gouvernement russe parvient ainsi à ramener in extremis son déficit budgétaire sous contrôle, alors que la Russie a dû faire face à une baisse de ses recettes pétrolières provoquées par la baisse des cours du brut.
Washington surveille
Le gouvernement américain va s’assurer que la vente d’une participation de 19,5% dans Rosneft au géant des matières premières et du négoce Glencore et au fonds souverain du Qatar, ne viole pas les sanctions prises à l’encontre de Moscou, a annoncé la Maison blanche. « Les experts du département du Trésor responsables du renforcement des sanctions contre la Russie, vont se pencher attentivement sur la transaction », a déclaré jeudi le porte-parole de la présidence américaine Josh Earnest. « Ils vont étudier les termes de l’accord et évaluer de quelle manière les sanctions l’affecteraient », a-t-il ajouté lors d’un point presse à Washington.
Avec cet accord de 11,3 milliards de dollars, le Kremlin montre qu’il est mesure de faire affaire avec des investisseurs internationaux de premier plan malgré les sanctions prises par l’Occident à l’encontre de Moscou pour son rôle joué dans le conflit en Ukraine. Les responsables russes soulignent que les sanctions n’affectent pas cet accord, car le produit de la cession reviendra à l’Etat et non à Rosneft.
Source: LaTribune