Foire Art Dubaï
Campés au Madinat Jumeirah jusqu’au 21 mars, les 90 galeries ont opté pour des œuvres à dominante du Moyen-Orient pour plaire aux acheteurs locaux.
A Dubaï, on ne vit que dans des mall. La ville n’a pas peur du gigantisme. Dans cette cité qui pousse comme une pieuvre géante depuis une petite dizaine d’années, la règle est de construire des centres commerciaux de taille XXL. Mais aussi des complexes pour accueillir des galeries comme celui où se trouve l’Opera Galerie sur deux étages, à côté de Christie’s, ou celui d’Al Serkal dans lequel le Londonien émigré récemment à Dubaï, Stéphane Custot, a
décidé d’ouvrir un espace d’ici à novembre.
Ou encore des resorts à l’américaine aux allures de Disneyland dont l’architecture est copiée sur celle de Miami ou Hong Kong, en beaucoup moins réussie. La foire d’Art Dubaï est installée dans l’un de ces complexes, au bord d’un lac artificiel jouxtant l’Hôtel Mina al Salam, tellement immense que l’on si déplace en bateau et, à quelques pas du souk de Jumeriah, tellement aseptisé qu’il n’a plus aucun charme.
Dans le hall 1 et 2 où sont installés les 72 galeries d’art contemporain de 40 pays différents(le hall moderne, 18 galeries, est campé au sous-sol de l’hôtel), l’ambiance est heureusement plus intime et chaleureuse. Vu la taille humaine de ces deux espaces, on prend le temps de regarder. On pourrait être dans n’importe quelle foire sauf que l’on y découvre essentiellement des artistes du Moyen-Orient que les galeries ne montrent pas ailleurs. Jhaveri Contemporary offre un dialogue pertinent entre deux artistes: Ali Kazim (né en 1979 à Pattoki, au Pakistan) et Alexander Gorlizki ( né en en 1967 à Londres) qui réinterprète de manière contemporaine l’art de la miniature indienne (de 4000 à 8000 dollars) sur un mur de papier peint dont il a dessiné les motifs.
Même les ténors parisiens se sont mis au diapason en proposant des pièces censées plaire aux acheteurs du Golfe. Nathalie Obadia présente une photo de Valérie Belin, artiste défendue jadis par les Noirmont qui aura bientôt les honneurs du Centre Pompidou mais son cliché des années 2000 appartient à la série des mariées marocaines et est proposé à 24.000 euros. L’égyptien Youssef Nabil qui s’est fait remarquer par le Qatar mais vend aussi ses vidéos et clichés recoloriés à la famille royale d’Abu Dhabi, est aussi accroché sur le stand (autour de 60.000 euros).
En face, Daniel Templon n’a pas choisi de montrer ses poulains habituels. Il a opté pour un accrochage intitulé «Here after here after here» avec deux superbes vidéos projetant le visiteur dans l’espace lunaire de l’Indien Jitish Kallat qui revient de la Biennale de Kochi. Ce représentant de la scène indienne émergente est venu en personne défendre sa série de papiers brulés, Wind study, travail sur la trace laissé par le feu se propageant sou l’effet du vent, dont les prix sont très accessibles: autour de 9000 à 10.000 euros.
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