Focus sur l’économie sud-coréenne
Au-delà des cérémonies entourant le 130e anniversaire des relations diplomatiques entre les deux pays, la visite en France du 1er au 4 juin de la présidente sud-coréenne Park Geun-hye accorde une place importante à l’économie. Samedi 4 juin, Park Geun-hye devrait se rendre à l’université de Grenoble (Isère), où elle étudia quelques mois en 1974 avant de regagner dans l’urgence son pays après l’assassinat de sa mère Yuk Young-soo, l’épouse du président autoritaire Park Chung-hee (en poste de 1961 à 1979).
Cette fois, l’objectif est de renforcer la coopération franco-coréenne en matière d’« économie créative », essentiellement les nouvelles technologies. Vendredi, Park Geun-hye a évoqué la question avec le président François Hollande après avoir participé à un forum économique bilatéral au cours duquel elle a souligné les opportunités de coopération dans « l’énergie, les TIC [technologies de l’information et des communications] et la biotechnologie, si les capacités scientifiques et technologiques françaises sont combinées avec les technologies sud-coréennes pour les applications et la production ». Les deux pays collaborent déjà dans ce domaine, Paris ayant ouvert en mars à Séoul son French Tech Hub pour aider les start-up hexagonales dans ce pays.
La construction navale en difficulté
L’administration Park voit dans ces secteurs un nouveau moteur de croissance car les activités traditionnelles de l’économie sud-coréenne connaissent des difficultés. Ainsi de la construction navale, l’une des activités ayant contribué à la croissance rapide du pays, qui génère toujours 6,5 % du produit intérieur brut (PIB) et emploie directement 200 000 personnes. L’un de ses fleurons, STX OffShore & Shipbuilding, a déposé son bilan le 27 mai auprès des tribunaux. Son principal créditeur, la KBD, la banque coréenne de développement, a estimé qu’il n’était plus possible d’injecter des capitaux dans l’entreprise.
Une mauvaise nouvelle alors que la Corée du Sud fait face à une économie toujours morose. Annoncé le 26 mai par la Banque de Corée (BoK), le chiffre révisé de la croissance au premier trimestre n’a pas dépassé 0,5 %, à peine mieux que le 0,4 % estimé précédemment. Sur un an, la croissance de la 4e économie asiatique a atteint 2,8 % alors que son potentiel est évalué à plus de 3 %.
Entre janvier et mars, la consommation des ménages a reculé de 0,2 %. Les exportations, principal moteur de la croissance, ont reculé de 1,1 %. Les ventes à l’étranger souffrent du ralentissement dans les économies émergentes, à commencer par la Chine, principal partenaire de la Corée du Sud.
« Une augmentation des dépenses du gouvernement et des investissements dans la construction ont permis de revoir le PIB à la hausse de 0,1 point », a expliqué Kim Young-tai, directeur du département de comptabilité nationale de la BoK.
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