Fin de l’école publique aux Emirats arabes unis ?

Bienvenue dans le monde de l‘éducation du futur, nous dit-on à la conférence internationale de Dubaï sur l‘éducation. Un monde dont on peut penser qu’il ressemble à un rêve, mais qui a bel et bien des allures de cauchemar. Les enjeux globaux liés à l’éducation doivent-ils être laissés aux «gentils» et richissimes philanthropes?

La conférence internationale de Dubaï sur l‘éducation, le «Global Education and Skills Forum», est un évènement totalement –comme son concurrent le Wise, qui se déroule au Qatar– global, mondial, énorme. J’ai pu écouter des enseignants et des experts venus d’Afghanistan, du Mexique, du Kenya, d’Inde, du Nigeria, de Colombie, de Grèce, d’Inde, de Chine, etc.

Ils débattent ici sur des dizaines de thèmes comme la transmission, le numérique, le métier d’enseignant dans les prochaines décennies, la mondialisation dans l’éducation et les réformes…

L’expérience est vertigineuse tant nous sommes plongés dans le futur –ou un truc qui y ressemble selon l’idée qu’on s’en fait depuis tous petits: un monde dans lequel les individus échangent sans barrière et travaillent ensemble. Un mix d’origine qui me fait penser à l’équipage du vaisseau Enterprise dans Star Trek. La globalisation est, dans cette ville qui compte 94% d’immigrés et d’étrangers, une réalité palpable.

L’éducation people

Il y a aussi des chefs d’Etats anciens et actuels, des ministres de l’Éducation, la proximité est assez grande. Paul Kagamé –par ailleurs toujours en froid avec la France–, qui a restructuré le système éducatif du Rwanda, a raconté comment il avait pu bénéficier de cours dans le camp de réfugié où il a grandi, sans cahiers ni livres, à écrire les résultats des opérations mathématiques sur ses jambes.

Tony Blair aussi était présent car la Faith Foundation, qu’il a créée et anime, s’occupe aussi d’éducation. Nous avons eu droit à un message d’Hillary Clinton, et c’est Bill Clinton qui est venu remettre le prix du meilleur professeur et projet pédagogique de 2015: un prix qui valorise les enseignants (la gagnante, Nancy Atwell, anime des projets liés à la lecture), une idée ultra consensuelle, lors de la remise duquel chacun parle de l’enseignant qui l’a marqué, «qui a changé sa vie»… Pendant la cérémonie, un choeur d’enfants a même interprété une chanson à la gloire du corps enseignant, provoquant une standing ovation du public réuni dans la plus immense salle de l’hôtel chic qui accueille le forum. Un instant digne des Oscars.

La journée s’est conclue par une fête où l’on a pu voir circuler des centaines de coupes de champagne et des montagnes de nourriture, le tout animé par un groupe de musique. Je rencontre, entre autres, des Malgaches ravis de parler français, des journalistes argentines, une enseignante grecque expatriée à Dubaï. Vu d’ici, une coupette à la main, le journalisme éducation pourrait passer pour une spécialisation glamour.

Lire la suite sur Slate.fr…