Ces femmes victimes de sexisme au travail
Le « sexisme ordinaire » dans le milieu professionnel entame insidieusement la confiance des femmes. Pour lutter contre ce fléau, le gouvernement lance, ce jeudi, un plan de lutte, dont Julie Gayet est la marraine. Mise à l’écart de décisions importantes, propos paternalistes, culpabilisation… Le « sexisme ordinaire » dans le milieu professionnel entame insidieusement la confiance des femmes. Un fléau qu’entend combattre le gouvernement en lançant ce jeudi sa campagne « Sexisme, pas notre genre ! », avec le soutien de nombreuses personnalités françaises.
Selon un sondage commandé par le ministère des Droits des femmes au CSA, 40% des femmes interrogées rapportent avoir un jour été victimes soit d’une humiliation, soit d’une injustice liée à leur sexe, a déclaré mercredi 7 septembre la ministre Laurence Rossignol.
Une femme sur deux déclare également avoir changé sa façon de s’habiller pour éviter une remarque sexiste, selon la ministre, qui lance ce jeudi la campagne « culturelle » contre les stéréotypes avec le soutien d’associations et de personnalités.
« C’est du sexisme mais on ne le disait pas »
La « tolérance au sexisme est sans commune mesure avec d’autres discriminations », déplore Brigitte Grésy, secrétaire générale duConseil supérieur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes (CSEP). Le sexisme, « dénié y compris dans les mots », provoque « beaucoup de dégâts » chez les femmes en entamant la confiance qu’elles ont en elles, dit-elle. « Jusque dans les années récentes, on parlait de machisme, d’incivilité, d’attitudes inappropriées, de propos graveleux, de dragueurs un peu lourds… Or, c’est du sexisme, mais on ne le disait pas », observe la spécialiste.
Sous couvert de « bienveillance », les femmes victimes de stéréotypes (douces, compréhensives, souriantes…) apparemment positifs sont « ravalées à des rôles strictement déterminés qui se traduisent par des postes dans les ressources humaines, la communication… tandis que les hommes sont dans les domaines qu’on dit « durs »: la stratégie, la finance… », analyse-t-elle.
Culpabilisation
Si la France est un des pays où les femmes qui ont des enfants travaillent le plus, « elles sont toujours vues comme plus légitimes dans la sphère familiale que professionnelle », acquiesce Isabella Lenarduzzi, entrepreneure sociale et fondatrice de JUMP, organisation pour l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes.
« Coupables » dès qu’il y a un problème avec les enfants, les femmes sont très souvent celles qui s’arrêtent en cas de maladie ou de difficultés scolaires. Une culpabilisation qui les conduit à être « leurs propres geôlières » et à ne pas choisir le poste dont elles ont vraiment envie, estime Isabella Lenarduzzi.
Source: Madame le Figaro