Les femmes dans l’ancienne Egypte
De la femme au temps de l’Egypte ancienne, on a longtemps gardé l’image impériale et grandiose. Non seulement les exemples de femmes hautes fonctionnaires n’étaient pas si rares, mais, mieux encore, certaines femmes ont occupé la fonction suprême, celle de pharaon, à l’instar des célèbres Hatshepsout et Cléopâtre VII.
Sans compter les grandes épouses royales, telles Néfertari ou Néfertiti, qui ont disposé d’une influence considérable sur les plans politique et diplomatique, auprès de leurs époux respectifs, les rois Ramsès II et Akhenaton.
Un des traits les plus frappants de l’Egypte ancienne est la place occupée par la femme au sein de la société. Comme le rappelle le huitième volet de la collection « Egyptomania » du Monde, elle était l’égale de l’homme : elle pouvait faire des études, hériter, léguer, divorcer, intenter un procès pour récupérer les biens du ménage et le gagner. Cela ne l’empêchait pas de se remarier.
La première femme médecin connue de l’humanité, la dame Pésèshèt, a exercé dès la IVe dynastie de l’Ancien Empire (2670 à 2450 avant Jésus-Christ). L’éminente égyptologue Christiane Desroches Noblecourt (1913-2011) l’a rappelé avec force : « Qu’on ne s’y méprenne pas ! L’égalité incontestable des deux sexes en Egypte n’était pas le résultat d’une lutte menée par la fille du Nil pour obtenir une “promotion” convoitée. Dieu l’avait faite femme, il n’était pas question de renier cet état. Etre épouse, mère, maîtresse de maison aux côtés d’un être cher qui savait répondre à l’effort consenti : tel était l’idéal. »
Rares sont les civilisations antiques où la femme pouvait prétendre à des postes sociaux importants. Le grand voyageur Hérodote avait été surpris par l’émancipation des Egyptiennes. On était loin de la condition féminine dans la Grèce antique, où la femme était considérée comme « une éternelle mineure ».
De la main même du divin potier
Dans la société égyptienne antique, tout était, en fait, dans la main de Dieu. L’homme et la femme avaient été, sur ordre, façonnés de la main même du divin potier : les sexes ont été différenciés. Chacun devait accepter son sort et il lui revenait de l’améliorer, sans enfreindre l’équilibre cosmique. Dès lors, la contrainte ne pesait pas plus sur l’homme que sur la femme. Si idéal que semble ce concept de société, il n’a, pourtant, pas été transgressé pendant plus de trois mille ans.
Dans cet ouvrage, on retrouvera également un long chapitre sur les cosmétiques. Les Egyptiens ont été les premiers à les fabriquer. De nombreuses huiles ont été utilisées comme parfum, des crèmes pour raffermir la peau. Se maquiller le visage était une nécessité pour l’hygiène personnelle. A n’en pas douter, ces pratiques devaient avoir une valeur religieuse ou symbolique. C’est la force de cette collection : elle explore la vie quotidienne de cette civilisation pour mieux souligner sa modernité. Cette encyclopédie, à la fois vivante et scientifique, qui compte 32 volumes, continuera de paraître chaque semaine, jusqu’au 24 août prochain.
Source: lemonde