Femmes expatriées, le Qatar vous cherche !
Les femmes qui s’expatrient pour des raisons professionnelles sont encore rares. Dans plus de neuf cas sur dix, ce sont les femmes qui suivent leur conjoint qui partent à l’étranger, soulignait ainsi une étude réalisée par Expat Communication en septembre dernier. Pourtant, certains pays mettent les bouchées doubles afin d’attirer les talents féminins. De façon contre-intuitive, c’est au Qatar que les femmes expatriées ont le plus de chance d’obtenir un retour sur investissement intéressant.
C’est ce qui ressort d’une étude dévoilée récemment par la banque HSBC, à partir des réponses données par plus de 10.000 expatriées dans le monde. 57% des femmes expatriées déclarent ainsi gagner davantage d’argent au Qatar que dans leur pays d’origine, contre 56% en Suisse et 52% à Hong Kong, les deux autres pays qui complètent le podium. De même, 73% des expatriées au Qatar assurent être capables d’épargner davantage que chez elles. Les deux pays les mieux classés sur ce critère après le petit émirat du Moyen-Orient sont la Thaïlande (67% des expatriées interrogées) et la Chine (63%). Ce qui s’explique sans doute par la différence de pouvoir d’achat entre les salariés locaux et les professionnels en mobilité internationale.
Si les sociétés présentes au Qatar se montrent aussi généreuses avec les femmes expatriées, c’est aussi sans doute à cause de l’image que dégage le pays à l’étranger: un Etat rigoriste avec la gente féminine mais aussi possédant un code du travail assez particulier. Le pays impose au travailleur étranger d’avoir un « sponsor » local, sorte de garant aux pouvoirs assez étendus. Il faut par exemple l’autorisation de ce dernier pour quitter le pays. Le cas de plusieurs footballeurs bloqués au Qatar ou des ouvriers travaillant dans des conditions très difficiles sur les chantiers de la Coupe du monde de football ont défrayé la chronique ces dernières années. L’émir a promis des réformes mais elles tardent à se concrétiser.
L’éducation et le marketing comme tremplin
Le critère financier n’est, quoi qu’il en soit, pas le seul élément à prendre en compte au moment de son expatriation. De ce point de vue, les femmes favorisent d’ailleurs l’expérience et le style de vie liés à l’expatriation (46% des femmes expatriées contre 37% des hommes). Elles mettent ainsi moins l’accent que les hommes sur les avantages financiers: 35% des femmes en font leur critère le plus important, contre 44% des hommes.
Les femmes expatriées ont les meilleures opportunités de faire progresser leur carrière en Asie. Près des deux tiers des expatriées à Hong-Kong (63%) pensent que c’est une ville idéale dans ce domaine. Juste derrière, on retrouve la Chine (59%) et Singapour (56%). Côté qualité de vie, les femmes expatriées plébiscitent plutôt la Nouvelle-Zélande. 73% des femmes parties s’installer dans ce pays estiment que leur qualité de vie s’y est améliorée, devançant d’un pouce les expatriées en Espagne (72%) et en Australie (71%). Par ailleurs, c’est au Mexique que les expatriées se sentent le plus facilement comme chez elles après 6 mois (43% des expatriées dans ce pays). L’adaptation est également rapide en Inde (42%) et en Chine (38%). En matière de qualité de la vie sociale, c’est en Espagne que les femmes se sentent le plus épanouies (52% d’entre elles), devant le Mexique (49%) et Hong-Kong (47%).
Enfin, l’étude de HSBC, qui repose sur une analyse inédite des données de l’enquête Expat Explorer 2015, nous en apprend un peu plus sur les professions qui « s’exportent » le mieux. 19% des femmes expatriées interrogées travaillaient ainsi dans le secteur de l’éducation, 12% dans les médias, le marketing ou la communication et 12% dans les services financiers.
Source: Challenges.fr