Pourquoi faut-il investir à Oman ?
Récemment, une délégation omanaise a rencontré à Paris des investisseurs et des chefs d’entreprises français lors d’un séminaire sur l’investissement au Sultanat d’Oman. Organisé par la Chambre de commerce franco-arabe (CCFA), ce séminaire s’est concentré sur les actions liées à la stratégie de diversification de l’économie du Sultanat. Analyse du pays et des opportunités.
Le Contexte
Situé au Moyen-Orient, au sud de la péninsule d’Arabie, le Sultanat d’Oman bénéficie d’une position géographique stratégique avec une très forte histoire partagée avec l’Afrique de l’Est ( Commerce, culture…). Avec une population de 4 726 413 habitants estimés en janvier 2016, le pays dépend largement des ressources pétrolières (9, 16 milliards de RO*, dont 7, 7 milliards de RO de recettes nettes du pétrole dans le budget 2015 d’Oman). Oman se dote toutefois depuis les années 70 d’une économie diversifiée , introduite par le Sultan Qabous Bin Said. Depuis 1976, le Sultanat a adopté des Plans quinquennaux visant à préserver la stabilité de la position financière et économique d’Oman, à travers un équilibre de développement des différents gouvernorats.
Composé de onze gouvernorats, Mascate, Dhofar, Misandam, Buraymi, la Dakhliyah, et la Wusta, le Sultanat d’Oman est décrit comme un état moderne sous l’autorité du ministère de l’Intérieur, à l’exception des gouvernorats de Mascate et de Dhofar. Chaque gouvernorat se distingue par son administration, sa géographie et son économie. Le neuvième Plan quinquennal du Sultanat de 2016 à 2020 est axé sur une stratégie de diversification de l’économie. Objectif : Elargir la base productive d’Oman et créer des emplois pour les omanais en augmentant la contribution du PIB de secteurs comme l’agriculture, l’industrie, le tourisme, la pêche et les ressources minérales. Elément important du dispositif omanais : le développement des ressources humaines par l’éducation et la formation professionnelle. Le Sultanat souhaite ainsi s’inspirer des meilleures pratiques internationales pour préparer sa jeune population au marché du travail.
La vision Oman 2040
Dans le cadre du 9ème Plan quinquennal, le Main Oman 2040 Vision Committee, le Comité de prospective d’Oman organise des séries de conférences internationales. Membre et signataire de plusieurs accords et organisations économiques telles que l’Organisation Mondiale du Commerce, Oman a une politique ouverte au monde. Caractéristique du pays selon les observateurs : stabilité politique, sécurité , économie libérale . “Les investisseurs étrangers peuvent posséder jusqu’à 100% de leurs entreprises”, précise l’ambassadeur M. Humaid Bin Ali Al Maani. A Oman, il n’y a aucune absence de restriction à l’exportation de capitaux et de bénéfices. Il y a une absence d’imposition de personnes physiques, mais les sociétés étrangères comme omanaises ont un taux d’imposition de 12%. Le Sultanat met aussi à disposition des facilités en ligne pour rendre le climat des affaires plus attractif. Ainsi, les recommendations des institutions internationales, avec les précisions des secteurs privés national et international peuvent être consultées auprès du Conseil d’Oman notamment. Pour Azzan Albousaïdi, directeur général du Plan et des Études de l’Autorité publique pour la promotion de l’investissement et le développement de l’export du sultanat (ITHRAA), les investissements étrangers sont très importants pour Oman. “Même s’ils ont légèrement baissé entre 2011 et 2012”, précise-t-il. Les principaux investisseurs à Oman viennent entre autres d’Amérique du Nord, de la Grande Bretagne, de la Chine et d’Afrique. Les atouts d’Oman, selon M. Albousaïdi : sa situation politique et économique stable, sa situation géographique et ses ports. Stratégiques, ses ports forment un pont d’échange entre le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Asie. L’avenir économique du Sultanat d’Oman s’inscrit aussi dans une démarche d’identification des opportunités et des actions liées à la diversification des sources de revenus, notamment dans l’agriculture, la pêche, l’industrie et le tourisme.
Comment Oman développe l’agriculture et la pêche ?
Le Sultanat d’Oman dispose d’environ 7,5 millions de palmiers dattiers, ainsi que 390 000 citronniers, 434 000 manguiers et 159 000 cocotiers. Le Ministère de l’agriculture, en collaboration avec la FAO travaille sur un plan d’action de développement durable du secteur agricole à l’horizon 2040. Objectifs : atteindre la sécurité alimentaire, réduire l’importation de fruits et légumes et inciter la population à intégrer le secteur agricole.
Les secteurs de l’agriculture et la pêche ont un rôle important dans le quotidien des omanais. Nombreux sont les omanais à vivre de ces secteurs. Ces secteurs représentent 406,1 millions de RO du Produit Intérieur Brut d’Oman en 2014, soit une hausse de 9,4 pour cent sur le chiffre de 371,2 millions enregistré en 2013. Avec une croissance de 2% par rapport à 2013, le secteur de l’agriculture est passé de 1.484,000 tonnes d’exportation en 2013 à 1,515 000 tonnes de produits en 2014. Cette croissance est liée, selon le gouvernement, a une meilleure productivité des surfaces consacrées aux légumes ( 313,000 tonnes en 2013 à 335, 000 tonnes en 2014), par l’usage des technologies modernes. Oman exporte ses produits depuis des années en Inde, en Afrique dans la région du Golfe : Bahrein, Koweit, Qatar, Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis.
Entre 2013 et 2014, le nombre d’exploitants agricoles propriétaires et non propriétaires augmente considérablement, passant de 154 000 à 237 000 pour les premiers et de 15213 à 18 522 ( Source Ministère de l’information). Entre 2013 et 2014, l’élevage de bovins a augmenté passant de 184 000 tonnes à 207 000 tonnes. Avec 211 000 tonnes de poissons pêchés en 2014 contre 206 000 tonnes en 2013, le secteur de la pêche est en légère hausse. C’est l’un des principaux vecteurs économique du pays. La pêche issue de technique traditionnelle représente 98% de la production. Attaché à l’environnement, le Sultanat d’Oman interdit le chalutage de fond, technique néfaste aux stockage et à la préservation de l’écosystème marin.
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