Faut-il investir dans l’immobilier en Espagne ?
Le krach immobilier espagnol va profondément marquer un pays touché par le chômage et par l’exode d’une partie de sa jeunesse. Mais la chute des prix immobiliers commence à rendre intéressant l’acquisition d’une résidence secondaire à condition d’être très sélectif.
En Espagne, le krach immobilier risque de laisser des traces durant encore de nombreuses années. « Quand dans un pays il y a un taux de chômage de 27 %, avec un jeune sur deux sans emploi, cela a forcément un impact sur le marché immobilier. La crise est profonde, durable. Les banques ont encore 850.000 logements en portefeuille. C’est le premier agent immobilier espagnol et comme l’accès au crédit est devenu très sélectif, les stocks de logements ne baissent pas et il n’y aura pas de redémarrage des prix de l’immobilier. On ira vers une stabilisation dans le meilleur des cas ». Pour Nicolas Tarnaud, titulaire de la Chaire Immobilier et Société à la Reims Management School, acheter aujourd’hui en Espagne est clairement un pari sur l’avenir. « Il ne faut y investir que dans une logique de long terme, au moins sur 10 à 15 ans. Il faut aussi être très sélectif, choisir la meilleure localisation immobilière, des villes touristiques ou dynamiques comme Barcelone ou Madrid et bien vérifier la qualité intrinsèque de l’immeuble ou de la maison et ne pas se précipiter sur des offres alléchantes à 40 ou 50.000 euros pour des appartements de mauvaise qualité et sans espoir de valorisation». Car les prix ont déjà chuté de l’ordre de 50 % en 5 ans dans les régions touristiques comme la Costa del Sol ou près d’Alicante, et ce n’est sans doute pas terminé. Selon la banque Natixis, les prix devraient encore baisser de 9 % en 2013 et de 5 % en 2014. Il suffit d’ailleurs de faire un tour sur les sites internet de ventes immobilières pour voir des annonces sur lesquelles il est indiqué : « le prix vient de baisser de 10.000, 15.000 voire 34.000 euros » selon la taille du bien. Il y a donc un potentiel important de négociation.
L’Espagne attire les Russes
Sur la Costa Brava, à Ampuriabrava ou Roses, l’investisseur ou le vacancier peut acheter pour 150.000 euros des appartements d’au moins deux chambres sur le port ou avec une belle vue mer. Et pour 500.000 euros, on peut s’offrir à Ampuriabrava, une villa de 170 m2 avec piscine et chose assez rare, un amarrage pour un petit bateau. Sur la Costa del Sol, à Marbella, les amateurs de soleil et de tapas peuvent s’offrir de beaux appartements de 50 à 60 m2 à partir de 150.000 euros. Et pour 250.000 euros, on trouve facilement des appartements de 100 m2 avec parfois des vues imprenables. Enfin pour les belles maisons de villégiatures, il faut compter sur un investissement autour de 500.000 euros. Les plus fortunés peuvent se laisser tenter par des haciendas comptant entre 1 et 3 million d’euros. Un signe qui ne trompe pas d’ailleurs, selon Laurent Demeure, président de Coldwell Banker France, « on assiste au retour sur la Costa Brava, sur Ibiza ou Marbella, d’une partie de la clientèle européenne, des Russes, mais aussi des Français qui arbitrent la Côte d’Azur au profit de l’Espagne ».
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