Entretien avec l’aventurier Frank Bruno

Il était une fois un aventurier pas comme les autres ! La Rando s’est entretenu avec Frank Bruno, un véritable amoureux des voyages et d’aventure ! Egalement membre de la team EXPLORE. Voici l’interview d’un Homme qui se consacre à ses passions dans un environnement qui lui plaît. C’est du Groenland que Frank a pris la peine de nous répondre.


La Rando: En quelques mots, qui es-tu?
Frank Bruno: Un homme libre serait le verbatim pour me décrire ! 52 ans, ayant pour camp de base la Corse mais loin des touristes et du bruit. A l’âge de 18 ans en service sur le porte-avions Foch j’ai perdu une jambe, les « autres » m’ont déclaré, handicapé, inapte au baroude, ils ne me connaissaient pas. 3 ans après mon « carton » je sors major de promotion de l’école des moniteurs de plongée sous marine, puis devient scaphandrier professionnel et accompagnateur en moyenne montagne…

Au retour d’un voyage en bateau de 4 ans au bout de mes rêves je créais avec des potes l’association Bout de vie, pour donner un souffle de liberté aux personnes amputées. Pour me faire plaisir et que l’on connaisse Bout de vie, j’ai réalisé ce que disent les « autres » des exploits, en vérité ce ne sont que des leçons de vie que je vais chercher au fond de mes peurs pour grandir un peu et passer ce message : l’important est de ne pas boiter dans sa tête.


La Rando: D’où vient ta passion pour l’aventure ?
Frank Bruno: Mon premier grand voyage je l’ai effectué à l’âge de 9 ans en suivant mes parents professionnels de plongée sous marine. A l’époque, entre autre, mon père encadrait des professionnels de l’image sous marine. Des Galápagos, au Soudan en passant par l’arc antillais, l’océan Indien, la mer Rouge… J’ai collectionné les bulles sous marines mais aussi celle de l’école de part mes fréquentes longues absences… En perdant ma jambe au lieu de me renfermer dans ma petite bulle d’handicapé, cela à décuplé mes forces pour courir le monde à cloche pied !


La Rando: Quelle est l’expérience de ta vie que tu as préférée ?
Frank Bruno: Toutes :être un nomade polaire est d’une richesse exceptionnelle même si les conditions sont souvent « border line » ; mais ma force c’est m’adapter. Etre à l’aise avec des taulards pendant des rencontres carcérales et le lendemain être au côté du Prince Albert II de Monaco avec la même joie de vivre. J’ai baroudé le monde avec toutes sortes de moyens de « transport » mais chaque aventure, chaque expédition a sa part d’unique, d’irracontable qui te rend encore plus humble… L’important est d’être là, au moment présent et de tout prendre de ce qu’il y a prendre. En montagne en Corse je suis fasciné par les sangliers aussi bien que par les lézards verts et les fourmis, cela m’apporte autant de joie que devant un rorqual qui sort de derrière un iceberg à la proue de mon kayak.


La Rando: Quels sont tes projets ?
Frank Bruno: Finir en beauté cette expédition qui m’amènera au mois de septembre, ça c’est un beau projet. Sinon je viens d’acquérir une cabane dans le village d’Oqaatstut sur la côte nord-ouest du Groenland, de là j’aimerai en faire un camp de base pour des personnes amputées. Ecrire un livre de mon bout de vie au Groenland, et peut être d’autres aventures de folies. La vie est trop courte pour que l’on ne soit pas fou.

Traversée de l’Océan Atlantique

La Rando: A tous les membres de La Rando qui nous lisent et qui t’encouragent, quels conseils leur donnerais-tu pour réaliser leur rêve ?
Frank Bruno: La vie est un présent, alors cessez d’écouter les autres, sortez de votre quartier, de votre culture, de votre éducation et devenez. Choisissez l’inconfort, il vous ouvrira comme une fleur qui s’ouvre à la rosée, le seul confort c’est quand la douleur s’estompe, le grand luxe c’est de dormir sous des milliers d’étoiles alors que d’autres s’extasient devant un cinq étoiles ! Ce n’est pas les rêves qu’il faut atteindre mais vivre au quotidien des émerveillements. Je suis sûr que vous tous, vous avez une folie, un bout d’horizon qui vous tente, n’hésitez plus, allez à la découverte de l’inconnu, car seul ce que l’on ne connait pas fait grandir. Ne dépassez pas vos limites mais découvrez les…


Frank Bruno à Saqqaq latitude 70° nord dans un village eskimo groenlandais de 150 âmes.

Pour découvrir son association bout de vie: boutdevie.org