Emmanuel Macron, bon businessman pour la France ?
Le ministre assure qu’il a prévenu le président de la République du lancement de ce mouvement politique, qui compterait déjà « des milliers » d’adhérents. Il revendique « des milliers » d’adhérents. Trois jours après le lancement de son parti politique, nommé En marche, Emmanuel Macron voit grimper le nombre de ses supporters sur son site Internet, où l’inscription est gratuite. À 38 ans, le ministre de l’Économie est porté par des sondages favorables. Il serait en passe de l’être par des militants, espère-t-il. Avec l’objectif de peser dans la course à l’Élysée. En attendant, il défendra ce soir au 20 heures de France 2 un projet qu’il veut « radical ». « Le pays a besoin d’une refondation, elle doit se faire sur des valeurs communes : la liberté et la justice, le travail, le progrès, l’Europe », plaide-t-il.
Sa ligne, « pas à droite » et « pas à gauche », a crispé dans son camp. « Je suis personnellement de gauche, c’est mon parcours, c’est le gouvernement dans lequel je suis », explique-t-il au JDD. Et d’ajouter : « Je ne nie pas les différences mais il y a un clivage qui bloque le pays, une géographie politique obsolète. Je me situe dans le progressisme par opposition au conservatisme. » L’ex-conseiller économique de l’Élysée se défend de monter une opération destinée à rallier l’électorat centriste à François Hollande en 2017. « Non, il ne s’agit pas de rabattre des électeurs. Dans ce cas, ma démarche serait mensongère vis-à-vis de toutes celles et tous ceux qui y croient », assure-t-il.
Le ministre de l’Économie, en poste depuis un an et sept mois, avait prévenu le chef de l’État. « J’ai un rapport amical et respectueux avec François Hollande. Le mouvement que je lance n’est pas fait contre lui. Il est complémentaire à mon action au sein du gouvernement, pas opposé. » Macron refuse toutefois de dire s’il soutiendra le président sortant quoi qu’il advienne. Il a jugé, selon certains de ses visiteurs, que la campagne de 2012 n’avait pas été assez claire et le programme trop timide.
« Je ne veux pas me positionner dans la campagne présidentielle »
En créant sa propre structure et un réseau de militants, le ministre de l’Économie s’ouvre donc la possibilité d’être candidat au cas où Hollande n’irait pas. Officiellement, il balaie cette hypothèse. Mais il l’a évoquée dans son cercle familial et auprès de ses proches. À condition que son parti soit un succès… « Je ne veux pas me positionner dans la campagne présidentielle. Nous sommes à treize mois du premier tour, il est trop tôt. Nous verrons d’ici quelques mois si nous avons réussi à structurer une offre politique nouvelle. C’est notre défi », souligne-t-il.
Son ami Laurent Bigorgne, directeur de l’Institut Montaigne, met les priorités dans le même ordre : « Le plus important est que le débat ait lieu et que les solutions puissent être vraiment mises en œuvre ». Mais l’animateur du think tank proche du patronat, chez qui l’association de Macron est domiciliée, se projette aussi vers les urnes : « Mon espoir est qu’il fasse émerger de nouvelles têtes et de nouvelles idées. Après, si le mouvement réussit, il faudra être en capacité de prononcer des investitures. »
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