Dubai: Nouveau restaurant pour Le Malouin
Julien Pilard a fait ses armes dans un bar de Saint-Malo. Parti tenter sa chance à Dubaï, il y a cinq ans, le trentenaire est maintenant à la tête d’un bistro et ouvre un chalet savoyard.
Témoignage
« L’hôtellerie-restauration, c’est une histoire de famille depuis plusieurs générations et j’ai toujours su que je travaillerai dans ce domaine ! Mes parents tenaient le bar de L’Univers, Intra-muros. Je leur donnais un coup de main quand j’étais au lycée à Jacques-Cartier et, au fur et à mesure, j’ai commencé vraiment à m’y mettre. Après, j’ai continué de me former en Angleterre et dans le Sud de la France. Dubaï me tentait déjà, mais je me suis retrouvé sur d’autres projets et j’ai signé pour New York.
« Un petit endroit bien chaleureux »
Fin 2011, en rentrant d’un séjour en Californie, je me suis arrêté à Dubaï, et je me suis dit qu’il fallait que je tente ma chance. J’avais 28 ans, un ami sur place. J’ai postulé dans plusieurs établissements et, trois mois après, j’atterrissais là-bas. Je me suis vite retrouvé comme manager. À Dubaï, c’est très facile de bouger d’un poste à l’autre. Il y a une mentalité de carrière très poussée. Quand on sait faire ses preuves, on se retrouve avec des responsabilités dans un hôtel prestigieux cinq étoiles. On apprend énormément et très vite !
Lire aussi la rubrique : Nés à l’Ouest, ils entreprennent dans le MondeJ’ai sympathisé avec un autre Français, Jonathan Vercoutere. On s’est associé pour monter un projet de bistro dans l’esprit parisien. À Dubaï, il y a des restaurants français, mais c’est haut de gamme. Quel que soit le concept, de toute façon, ici, c’est toujours énorme, extravagant, avec des plafonds de 5 m et des centaines de couverts. Nous, on voulait proposer tout le contraire, un petit endroit bien chaleureux, avec des plats mijotés, pas trop chers.Pour se lancer, il n’y a pas de banque. Ce sont des privés qui investissent. On a trouvé un financeur, qui était déjà propriétaire de plusieurs restaurants. Ce qu’il aime, c’est l’idée des patrons qui sont là chaque jour pour accueillir les clients, écouter ses remarques. Ce n’est pas du tout dans la mentalité des Émirats, où il n’y a que des chaînes gérées par des businessmen. On a trouvé un petit local, sur la marina, loin du quartier des affaires. On l’a décoré dans l’esprit du Fouquet’s, et on a ouvert, en octobre 2015, Le Bistro des arts.
Retrouvez la rubrique RestaurationOn fonctionne sept jours sur sept avec 23 salariés. Chez nous, on vient boire un café le matin, manger un coquelet le midi et boire une anisette à l’apéro. Notre clientèle est surtout européenne. Les Emiratis n’aiment pas s’afficher pour boire de l’alcool, et nous sommes connotés avec le vin français, donc ils n’osent pas trop venir. Notre investisseur est très content des résultats de cette première année, et nous a confié la création d’un autre projet. On va ouvrir un chalet savoyard où on servira raclettes, fondues, Genepi !C’est vraiment intéressant de travailler ici, car c’est très dynamique et très différent des méthodes françaises ou américaines. La France me manque, je rentrerai un jour, mais il y a des points positifs. Je gagne très bien ma vie, mon fils de 6 ans parlera au moins trois langues. Ici, les gens travaillent tout le temps, ne pensent qu’à l’argent, car il n’y a que ça à faire ! Les loyers, l’école, tout est hors de prix. »
Source: Ouest France