Documentaire: La voie Bonatti
Le 12 octobre 2010, l’alpiniste Christophe Dumarest et son compagnon de cordée Yann Borgnet du Team Eider se tiennent au sommet du Mont-Blanc. Rien d’extraordinaire. Chaque été, des centaines de touristes gravissent la taupinière blanche. Mais le duo vient de réaliser plus qu’un exploit : un rêve d’alpiniste. Après six jours d’efforts, ils ont enchaîné les trois voies mythiques du massif du Mont-Blanc, toutes signées du légendaire Walter Bonatti : face nord des Grandes Jorasses, Grand Capucin et Pilier rouge du Brouillard au Mont-Blanc. La voie Bonatti raconte cette aventure, tournée au coeur du massif du Mont-Blanc, entre verticalité et arêtes vertigineuses, en immersion totale dans les lieux les plus sauvages, là où seuls les plus audacieux osent s’immiscer.
Alpiniste, écrivain et journaliste, Walter Bonatti est une référence absolue pour les alpinistes. Il incarne l’engagement, l’éthique, la créativité et l’élégance, mais aussi la droiture morale. Sa carrière alpine sera relativement courte (15 ans), mais très intense. C’est en homme libre qu’il va clore ses odyssées alpines, presque du jour au lendemain, par un exploit, comme un pied de nez à l’alpinisme de performance, et se lancer dans un journalisme d’aventures où découverte du monde et valeurs humaines seront intimement mêlées.
Bivouac inattendu
A trente-deux ans, Christophe Dumarest, conseiller technique chez Lafuma, est un alpiniste très doué, et animé d’une folie douce. Son palmarès s’étoffe d’année en année. Ses courses sont engagées, loin de la civilisation, sans forcément se dérouler dans des contrées lointaines. Mais il peut s’égarer au cours d’une simple randonnée champêtre, contraignant ceux qui l’accompagnent à bivouaquer de nuit, comme ce fut le cas, l’été 1997, sur le plateau des Glières. Enfin, l’essentiel : il a de grands rêves plein la tête, nourris des exploits de ses illustres prédécesseurs. Parmi ceux-ci, le fameux enchaînement Bonatti, « un itinéraire au tracé logique, élégant et signifiant », commente-t-il.
Pour les besoins du film, de nouvelles images ont été tournées en face sud du Mont-Blanc, notamment le long de la superbe arête du Brouillard, mais également au pied du Grand Capucin, sur les arêtes de Rochefort et au pied de la face nord des Grandes Jorasses. Elles ont été complétées par des vues aériennes obtenues par l’utilisation de caméras fixées sur des drones télécommandés. « Ce moyen permet des prises de vue originales sans recourir à un hélicoptère. L’avantage est double : éviter les nuisances et enrichir le point de vue narratif en privilégiant les approches à pied », explique Christophe Dumarest.
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