Dessalement de l’eau de mer dans les Pays du Golfe

Dans la région des Emirats, l’une des plus arides du monde, la perspective d’une pénurie d’eau généralisée booste le financement de la recherche, car le dessalement d’eau de mer ne peut répondre à tous les besoins.

Canular, pari pascalien, coup de com ? L’initiative des Emirats arabes unis (EAU) laisse perplexe en même temps qu’elle intrigue. Le 19 janvier dernier, sous les ors de l’Emirates Palace d’Abu Dhabi, Sultan Ahmed Al Jaber, ministre d’Etat et envoyé spécial des EAU pour l’énergie et le climat, récompensait en grande pompe trois savants étrangers pour leurs travaux dans le domaine de l’accélération pluviométrique. En d’autres termes, les techniques qui permettent d’arracher leurs gouttes d’eau aux stratocumulus – notamment celle dite de « l’ensemencement des nuages », une discipline encore trop aléatoire au goût de certains.

Les émirats sont bien décidés à la rendre plus fiable. Et ils y mettent le prix. Les trois premiers lauréats – un Allemand, un Japonais et une Chinoise – distingués par ce programme de recherche émirati (le Rain Enhancement Research Program) vont se partager 5 millions de dollars sur trois ans pour parvenir à des avancées décisives. Du « jamais-vu pour un appel d’offres international de cette nature », de l’avis de François Bouttier, spécialiste du sujet à Météo-France. Qui en vient à se demander si le jeu en vaut vraiment la chandelle, compte tenu des moyens très coûteux à déployer (flotte d’avions, radars, etc.). Les experts du Centre national de météorologie et de sismologie (CNMS) des EAU, eux, sont sûrs de leur fait : faire tomber la pluie revient moins cher que de dessaler l’eau de mer, certifient-ils.

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