Peu de femmes à la Silicon Valley
Pourquoi les femmes quittent-elles le secteur technologique? La question soulevée par une étude de Harvard, vieille de huit ans, continue d’agiter la Californie. Lieu de progrès qui accueille les idéaux humanistes de Bernie Sanders, la Silicon Valley ne ferait finalement pas mieux que les autres secteurs professionnels quand il s’agit de traiter ses salariées. Le pic de participation des femmes dans l’industrie des hautes technologies remonte à la fin des années 80. Aujourd’hui, près d’une femme sur deux finirait par renoncer après dix ans de carrière.
La statistique vient d’une étude de Harvard Business Review datant de 2008, The Athena factor – «le facteur Athena» en référence à la déesse grecque. Une mise à jour publiée six ans plus tard par le Center for Talent Innovation, n’a pas constaté de changement significatif: une «culture machiste», un sentiment d’«isolement» ou encore l’absence de perspective claire d’évolution de carrière. Citée dans The Athena factor 2.0, une ancienne cadre de la vallée évoque d’ailleurs la loi de la jungle: «Cela me fait penser aux documentaires animaliers avec le lion et l’antilope. C’est une culture de prédateurs et la femme est la proie.» Cette discrimination sera au cœur du sommet «Les Femmes dans la Technologie», qui s’est tenu à San José du 5 au 7 juin.
«La culture ici est modelée par des gens, qui dans la génération précédente, auraient travaillé dans une banque d’investissement. Les histoires de sexisme que l’on peut lire sur la Silicon Valley aujourd’hui ne sont pas très différentes de ce qu’on lisait il y a 10 ou 20 ans sur Wall Street», analyse pour Le Temps Sue Gardner, ancienne dirigeante de la fondation Wikimedia.
Lire la suite sur letemps…