Création de microentreprises en Algérie
Quatre milliards de dollars sont réservés à l’emploi des jeunes. Belle image que celle de ces jeunes, dont des filles, qui prennent d’assaut de bonne heure, en masse, les bureaux du siège de l’Ansej à Blida pour se renseigner, déposer un dossier volumineux, passer le test ou venir suivre son traitement. Le même mouvement, nous l’avons constaté dans d’autres wilayas.
À Médéa, les jeunes viennent au rendez-vous du test final au siège de la wilaya même tous les jeudis, en prenant d’assaut l’entrée réservée à l’accueil.
Les plus heureux partent avec l’annonce que le dossier avait été enfin non seulement traité avec célérité, mais agréé, ouvrant toutes les portes de l’espoir à ces jeunes dont les horizons étaient bouchés et lugubres. Un vent de brise souffle sur cette jeunesse pleine d’enthousiasme et de dynamisme. La course à l’Ansej se fait de bouche à oreille. On a débloqué les dossiers et les crédits. On a facilité le traitement ? Le bruit court si vite. “L’État a consacré une somme faramineuse de 4 milliards de dollars pour l’emploi des jeunes et je veux saisir ma chance”, nous dit Sid-Ali qui vient d’obtenir l’agrément tant attendu ajoutant : “moi, aussi je dois avoir ma part de la rente non pour la gaspiller mais pour la fructifier.”
Voix des jeunes
Un autre renchérit : “On continue à se foutre de cette jeunesse. Vous dites que quatre milliards de dollars c’est énorme. Moi, je dis que c’est peu pour cette jeunesse frustrée qui se tue, qui se jette à la mer, qui se brûle. Quatre milliards ce n’est même pas les 10% de la “chipa” que certains privilégiés dans le giron du pouvoir touchent dans les grands marchés et les grandes transactions. Ce n’est un secret pour personne. Tout le monde en parle. On n’est pas différent de la Tunisie, de la Libye et de l’Égypte. Il faut maintenant des comptes dans la transparence.”
Paroles de jeunes à prendre comme elles sont lancées en l’air. “Donc ne faisons pas de surenchères. Nous méritons mieux”, nous dit-il en s’accrochant à son dossier pour le finaliser. “Je ne vous cache pas, si on ne pas m’a agréé le dossier du projet, j’aurais été le premier à occuper les rangs des manifestants sur la place d’Alger.
Cela ne veut pas dire qu’on va m’acheter avec ce crédit. Non, c’est mon droit le plus absolu de travailler et d’être utile. On verra si on est honnête ou non”, nous jette-il avec désinvolture.
On est loin de l’image des jeunes hittistes bons à rien et qui traînent leurs jambes du matin au soir dans l’oisiveté et l’ennui. C’est dire que lorsqu’on veut, on peut. Pourquoi cette initiative a tant attendu jusqu’à ce jour, laissant les choses pourrir et s’envenimer.
Où va l’argent du pétrole ? Se demandent des citoyens, des spécialistes, des opérateurs et même des gens simples.
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