Crash de l’avion Air India sur le Mont-Blanc, une valise diplomatique découverte
Près d’un demi-siècle après le crash d’un avion d’Air India sur le Mont-Blanc, deux alpinistes français ont découvert la semaine dernière un sac de courrier diplomatique indien au milieu des débris de l’accident régulièrement recrachés par le glacier des Bossons. Ce sac en toile de jute, portant les inscriptions « Diplomatic mail » et « Ministry of external affairs », a été découvert mardi 21 août par Arnaud Christmann, pisteur-secouriste employé à l’office de haute montagne (OHM) de Chamonix (Haute-Savoie), et par son voisin Jules Berger.
« Des touristes étaient venus nous voir la veille à l’OHM pour nous dire qu’ils avaient vu quelque chose qui brillait sur le glacier des Bossons. Ils pensaient qu’il s’agissait de la dernière roue du Malabar Princess », a raconté Arnaud Christmann.
Un sac comme « posé sur le glacier »
Le Malabar Princess, un avion d’Air India, s’était écrasé sur le Mont-Blanc le 3 novembre 1950, lors d’une catastrophe aérienne qui avait fait 58 morts.
Les deux alpinistes ont alors décidé de chausser leurs crampons et de monter sur le glacier, à environ 1.900 mètres d’altitude. « On a trouvé des bouts de carlingue, une chaussure, des câbles… C’est une vraie déchetterie là-haut », a décrit Arnaud Christmann.
Les deux alpinistes mettent la main sur la roue d’avion à l’origine de leur ascension, et trouvent, vingt mètres plus loin, un sac de courrier qui était comme « posé sur le glacier ». « A l’intérieur, pas de diamant, pas de lingot d’or, mais du courrier trempé. On a tiré sur une liasse : c’étaient des journaux indiens », a narré Arnaud Christmann. Le sac contenait aussi un bon de livraison à destination de New York, daté du 22 janvier 1966, soit deux jours avant l’accident du « Kangchenjunga ».
« Le sac a été bien malaxé pendant 46 ans »
Ce Boeing 707 de la compagnie Air India, qui effectuait la liaison Bombay-New York, s’est écrasé sur le Mont-Blanc avec 117 passagers à bord le 24 janvier 1966 au matin à environ 4.750 mètres d’altitude. Aucun passager n’a survécu à l’accident.
« On a halluciné car ce n’est pas un genre de découverte très courant. Du courrier va arriver avec 46 ans de retard », a plaisanté Arnaud Christmann, qui n’a pas pu prendre connaissance des lettres contenues dans le sac. « Les journaux étaient lisibles mais le sac a été bien malaxé pendant 46 ans », a-t-il précisé.
Les deux alpinistes ont remis leur trouvaille au peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Chamonix. Le PGHM devrait remettre ce sac aux autorités diplomatiques indiennes « dans les jours à venir », a-t-il indiqué mercredi.