Comportement des alpinistes étrangers au Mont Blanc

Les accidents se multiplient et sont bien souvent le fait d’alpinistes étrangers qui manquent d’expérience ou de patience. Depuis mi-avril, quinze alpinistes ont trouvé la mort dans les Alpes suisses. Parmi eux, des Espagnols, des Allemands ou encore un Polonais. Soit au total douze étrangers, dont une bonne part ont fait preuve d’imprudence. Parfois sans s’en rendre compte. Le Hollandais de 20 ans qui a fait une chute de 700 mètres en descendant la Dent-Blanche le 7 juillet en est un bon exemple, puisqu’il n’était pas encordé à son compagnon.

Sans le matériel adéquat

Pour Jean-Marie Bornet, chef prévention de la police valaisanne, ces statistiques ne doivent rien au hasard: «Plus on connaît le territoire dans lequel on évolue, plus on le respecte et moins on s’expose à ses dangers. On constate chaque année que les drames les plus graves sont en général le fait des alpinistes les moins expérimentés. Lesquels viennent souvent de loin.»

Certains sont mal ou pas équipés, au point de parfois se balader sur un glacier sans corde (et d’envoyer sur les roses les alpinistes trouvant à y redire). «D’autres ont du matériel dernier cri mais ne savent pas vraiment s’en servir», déplore Bruno Jelk, guide et sauveteur à Zermatt. Mais il y a aussi, parmi ces alpinistes, une belle proportion de sportifs expérimentés, entraînés et équipés. Le problème est que, pour eux comme pour les autres, renoncer au sommet convoité lorsque les circonstances l’exigent relève de l’exploit.

Le célèbre alpiniste Jean Troillet n’est pas surpris par cette attitude: «Certains partent le vendredi soir d’Espagne ou de Pologne et roulent toute la nuit. Le lendemain ils montent au refuge et le surlendemain partent à l’assaut d’un sommet. Si la météo n’est pas favorable, c’est évidemment plus dur pour eux de rentrer que pour moi, qui peut revenir quelques jours plus tard.»

 

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