Commerce du luxe en Algérie

Lorsqu’on ne connaît pas les sous-sols d’Alger, il s’avère difficile d’estimer le train de vie de certaines couches de la société car ses facettes sont souvent trompeuses pour ceux qui ne voient que ce qu’il y a au-dessus du couvercle. C’est peu de le dire. Surtout lorsqu’on s’amuse à dépoussiérer ces couches de la société pour découvrir ses souterrains, accessibles uniquement aux plus offrants, voire aux mieux lotis. Dans les villes algériennes, dont Alger, il y a pour de vrai de l’or et de l’horreur. Certaines classes sont noyées dans l’or de ces villes aux mille et une facettes, voire aux mille et une ficelles. Il existe une jet-set à Alger, à Oran, à Annaba, à Béjaïa et dans certains recoins ombragés du pays dont on ne parle pas.

Il y a de l’argent et de l’or dans les sous-sols de ces villes, issus souvent d’un commerce qui flirte avec les limites de la loyauté et la légalité. Ces gains ont souvent des corrélations dangereusement vraies avec ce qu’on a tendance à qualifier dans le jargon juridique et fiscal d’« argent mal acquis» ou bien de «signes extérieurs de richesse». Nous sommes allés à la rencontre de certains de ces locataires des sous-sols algérois dont les histoires donnent souvent matière à réflexion sur quelques modes et modalités d’enrichissement en Algérie.

Nous accompagnons un vieil ami qui tenait un luxueux commerce de consommation à Alger et qui niche depuis peu sur les hauteurs de la capitale. Nous escaladons les quartiers qui construisent l’Alger pyramidale pour pouvoir accéder enfin au point culminant, Bouzaréah. Il est 19 heures. Une grande et haute entrée s’ouvre devant nous pour laisser apercevoir un édifice aux couleurs d’éden. En Algérie, il ne faut pas avoir bac+15 ou 60 ans pour construire son empire. Mehdi n’affiche que la quarantaine. Il n’a même pas le bac. Mais il dort aujourd’hui sur des millions d’euros et des milliards de centimes.

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