Comment organiser son tour du monde en bateau ?

Partir faire un tour du monde en bateau est une aventure qui fait rêver bien des marins et aventuriers. Naviguer d’un continent à l’autre, découvrir des îles reculées, et vivre au rythme des marées est une expérience inégalée. Cependant, un tel projet demande une préparation minutieuse. Entre le choix du bateau, les équipements nécessaires, la logistique, la sécurité, les cartes de navigation, et l’itinéraire, de nombreux éléments doivent être pris en compte. Voici un guide complet pour vous aider à organiser votre tour du monde en bateau.

Quels équipements indispensables à bord ?

Un tour du monde en bateau nécessite des équipements spécifiques pour assurer votre sécurité, votre confort et votre autonomie. Voici une liste des équipements essentiels à embarquer que vous pouvez trouver dans la boutique référence où vous trouverez de nombreux accessoires bateaux chez Moory.fr  :

  • Équipements de navigation :
    • Un GPS marin de qualité est indispensable pour suivre votre position et votre itinéraire.
    • Un compas magnétique et des cartes marines papier restent essentiels en cas de panne électronique.
    • Un pilote automatique est un précieux allié pour les longues traversées.
    • Une station météo embarquée pour anticiper les conditions climatiques.
  • Équipements de sécurité :
    • Un radeau de survie en parfait état et des gilets de sauvetage pour tous les membres d’équipage.
    • Une balise de détresse EPIRB (Emergency Position Indicating Radio Beacon) pour alerter les secours en cas d’urgence.
    • Une VHF fixe et portable pour communiquer avec les autres navires et les secours.
    • Des fusées de détresse, un sifflet et une lampe torche étanche.
  • Équipements de vie à bord :
    • Une cuisinière marine à gaz et un réfrigérateur pour préparer et conserver les repas.
    • Des panneaux solaires ou une éolienne pour produire de l’électricité.
    • Une pompe à eau de mer et un dessalinisateur pour produire de l’eau douce en autonomie.
    • Une trousse à outils complète pour effectuer des réparations.
  • Provisions et stockage :
    • Des rations alimentaires non périssables, telles que des conserves, des pâtes, et du riz.
    • Une pharmacie bien fournie incluant des médicaments courants, des pansements, et des traitements spécifiques (mal de mer, infections, etc.).
    • Des équipements de pêche pour capturer du poisson frais en mer.

Quel bateau pour un tour du monde ?

Le choix du bateau est l’une des décisions les plus importantes pour quiconque envisage un tour du monde. Il ne s’agit pas seulement de sélectionner une embarcation capable de naviguer sur de longues distances, mais de choisir un véritable foyer flottant où vous passerez des semaines, voire des mois. Les voiliers sont de loin les bateaux les plus adaptés à ce type de projet. Leur capacité à tirer parti du vent, une ressource renouvelable, en fait une option économique et écologique. Un voilier de 35 à 45 pieds est généralement recommandé. Ce type de bateau offre un compromis parfait entre espace habitable, stabilité sur les eaux agitées et maniabilité, ce qui est essentiel pour une navigation en solitaire ou en petit équipage.

Lors de la sélection de votre voilier, une inspection minutieuse est indispensable. La coque doit être solide et en bon état, car elle sera mise à rude épreuve dans des conditions variées, des mers calmes aux vagues déchaînées. Le gréement, incluant les mâts, haubans et cordages, doit être robuste pour supporter les contraintes des vents constants. Les voiles elles-mêmes, qu’il s’agisse de voiles principales, de génois ou de spinnakers, doivent être en excellent état ou renouvelées si nécessaire. Ces éléments sont essentiels non seulement pour la performance de votre bateau, mais aussi pour votre sécurité en mer.

Un moteur auxiliaire fiable est un autre critère essentiel. Bien que la plupart de votre voyage s’effectuera à la voile, il est inévitable que vous rencontriez des zones de calme plat ou des situations où le moteur sera indispensable, par exemple lors des manœuvres dans les ports ou pour échapper à une tempête imminente. Un moteur bien entretenu, accompagné d’un réservoir de carburant de bonne capacité, peut faire la différence entre une navigation sereine et des situations critiques.

Comment organiser son tour du monde en bateau ?

L’intérieur du bateau est tout aussi crucial. Il doit offrir un espace optimisé pour la vie quotidienne et le stockage des équipements. Un agencement bien pensé permettra d’avoir des zones distinctes pour cuisiner, dormir et se détendre. Les zones de stockage doivent être suffisantes pour accueillir des provisions pouvant durer plusieurs semaines, des outils de réparation, des équipements de sécurité et d’autres nécessités comme des vêtements adaptés à différentes conditions climatiques. Les réservoirs d’eau douce doivent être assez grands pour permettre des périodes prolongées sans ravitaillement, ou être complétés par un dessalinisateur pour convertir l’eau de mer en eau potable. De même, des systèmes de production d’énergie, tels que des panneaux solaires ou des éoliennes, peuvent garantir un approvisionnement continu en électricité pour les instruments de navigation et les besoins quotidiens.

Enfin, il est important de tester le bateau avant de s’engager dans une expédition mondiale. Une période d’essai permettra d’évaluer ses performances, d’apprendre à connaître ses points forts et faibles, et de corriger tout problème éventuel. Ce choix, bien réfléchi et adapté à vos besoins, sera la clé d’un tour du monde réussi et mémorable.

La logistique avant le départ

Tour du monde en bateau passeport

La logistique est un aspect fondamental de la préparation d’un tour du monde en bateau. Avant de partir, il est essentiel de régler les formalités administratives, de planifier vos escales, et de préparer minutieusement votre bateau.

  • Formalités administratives :
    • Obtenez les visas nécessaires pour les pays que vous prévoyez de visiter.
    • Vérifiez que vous disposez des certificats d’immatriculation et d’assurance du bateau.
    • Familiarisez-vous avec les réglementations maritimes internationales et locales.
  • Planification des escales :
    • Identifiez les ports où vous pourrez faire le plein d’eau, de carburant, et de provisions.
    • Repérez les zones de mouillage sûres et les marinas bien équipées.
    • Préparez un itinéraire flexible pour tenir compte des conditions météorologiques et des imprévus.
  • Préparation technique du bateau :
    • Effectuez une révision complète du moteur, du gréement, et des voiles.
    • Installez des équipements de communication longue portée, tels qu’un Iridium GO! ou un téléphone satellite.
    • Stockez les pièces de rechange essentielles, comme des hélices, des filtres, et des ampoules.

La sécurité en mer

Naviguer autour du monde implique de faire face à des conditions parfois imprévisibles. La sécurité doit donc être une priorité absolue. Apprenez les bases du secourisme maritime et formez-vous à la gestion des urgences en mer, comme une avarie ou une chute à l’eau. Chaque membre de l’équipage doit savoir comment utiliser les équipements de sécurité, comme la VHF ou le radeau de survie.

Préparez un plan d’urgence en cas de problème majeur, comme un démâtage ou une voie d’eau. Informez vos proches de votre itinéraire prévu et établissez un contact régulier pour les tenir informés de votre position. Enfin, consultez les prévisions météo quotidiennement et évitez de naviguer dans des zones à risques, comme les cyclones tropicaux.

Quel itinéraire ?

Un tour du monde en bateau est une véritable aventure où l’itinéraire joue un rôle clé. Les marins privilégient généralement des routes bien établies qui tirent parti des vents dominants et des courants marins, facilitant la navigation et réduisant les risques liés aux conditions météorologiques. Parmi ces routes, celle des alizés est la plus populaire, reliant les océans Atlantique, Pacifique et Indien dans une boucle naturelle. Cette route offre un équilibre entre découvertes exceptionnelles et conditions favorables, tout en minimisant les dangers inhérents à la navigation en haute mer. Voici un itinéraire classique détaillé pour un tour du monde en bateau.

itinéraire tour du monde en bateau

Traversée de l’Atlantique

La traversée de l’Atlantique est souvent le point de départ pour les navigateurs européens. Les Canaries ou le Cap-Vert sont des points de départ privilégiés en raison de leur position stratégique et de leurs infrastructures adaptées aux marins. Ces îles offrent non seulement des conditions favorables pour se préparer à une longue traversée, mais elles permettent aussi de rejoindre directement les alizés de l’Atlantique Nord, qui soufflent régulièrement d’est en ouest. Ces vents constants et prévisibles permettent une navigation fluide vers les Caraïbes. La traversée dure généralement entre deux et trois semaines, selon la taille et les performances du bateau, ainsi que les conditions météorologiques. Ce segment est souvent marqué par une grande introspection pour les équipages, qui doivent s’adapter à la vie en mer, loin des côtes et des repères terrestres.

Navigation dans les Caraïbes et le Canal de Panama

Une fois arrivés dans les Caraïbes, les navigateurs découvrent un véritable paradis maritime. Les Antilles, avec leurs eaux turquoise et leurs plages immaculées, offrent des escales mémorables. Saint-Barthélemy, la Martinique ou encore les Grenadines sont autant de joyaux où les marins peuvent refaire le plein de provisions, réparer leur bateau et se reposer avant de continuer leur périple. Cette région est également idéale pour peaufiner les techniques de navigation dans des eaux souvent protégées par les récifs coralliens.

Après avoir exploré les Caraïbes, l’étape suivante est le passage du canal de Panama, une prouesse d’ingénierie reliant l’Atlantique au Pacifique. La traversée du canal est une expérience en soi, nécessitant une planification minutieuse. Les autorités locales exigent des inspections et des frais pour autoriser le passage, et le processus peut prendre plusieurs jours. Une fois le canal franchi, les navigateurs entrent dans le vaste Pacifique, une étendue d’eau immense qui représente un défi de taille, mais également l’une des parties les plus magiques du voyage.

Pacifique Sud

Le Pacifique Sud est souvent considéré comme le clou d’un tour du monde en bateau. Après avoir quitté le Panama, de nombreux navigateurs font escale aux îles Galápagos, célèbres pour leur faune unique et leur beauté naturelle. De là, la traversée jusqu’à la Polynésie française est l’une des plus longues du voyage, souvent autour de 3 000 miles nautiques. Cependant, les récompenses sont à la hauteur de l’effort : Tahiti, Bora-Bora, et les îles Marquises offrent des paysages à couper le souffle, avec des lagons bleu azur, des montagnes verdoyantes, et une culture accueillante.

En continuant vers l’ouest, les îles Cook, les Samoa, et les Fidji jalonnent le parcours. Ces destinations sont des escales idéales pour se ravitailler, se reposer, et réparer le bateau si nécessaire. Les vents alizés du Pacifique Sud rendent la navigation agréable, mais il est crucial de surveiller les périodes cycloniques, qui peuvent rendre cette région dangereuse entre novembre et avril.



L’Océan Indien

Après avoir traversé le Pacifique, le voyage se poursuit en direction de l’Australie. Les navigateurs font souvent escale sur la côte est australienne, notamment à Brisbane ou Sydney, pour se ravitailler et explorer le célèbre récif de la Grande Barrière de Corail. Après cette étape, le trajet continue vers l’Indonésie, un archipel aux milliers d’îles offrant une diversité culturelle et naturelle unique.

L’océan Indien représente une étape complexe du tour du monde, car les conditions climatiques peuvent y être plus imprévisibles. Les navigateurs doivent bien planifier leur route pour éviter les tempêtes tropicales et maximiser l’utilisation des vents de mousson. Les Maldives et les Seychelles sont des escales populaires, offrant des eaux claires et des plages paradisiaques. Une fois le continent africain atteint, deux options principales s’offrent aux marins : traverser le canal de Suez pour regagner la Méditerranée ou contourner le Cap de Bonne-Espérance pour rejoindre l’Atlantique Sud.

Retour en Europe

La dernière étape du tour du monde consiste à naviguer à travers l’Atlantique Nord pour retourner en Europe. Les Açores, situées en plein milieu de l’océan, sont une escale incontournable. Cet archipel offre des paysages volcaniques saisissants et des ports bien équipés pour accueillir les navigateurs. La traversée de l’Atlantique Nord peut être plus exigeante en raison des vents contraires et des conditions climatiques souvent plus rudes, mais elle marque aussi la fin d’une aventure hors du commun.

Ajustements et flexibilité

Bien que cet itinéraire soit parmi les plus empruntés, il est essentiel de rester flexible. Les conditions météorologiques, les impératifs techniques, et les préférences personnelles peuvent amener à modifier le parcours initialement prévu. Certains marins préfèrent explorer des régions spécifiques en détail, tandis que d’autres privilégient les trajets les plus rapides. L’important est de toujours privilégier la sécurité et de respecter les saisons favorables à la navigation.

Quel budget pour faire le tour du monde ?

Un tour du monde en bateau représente un investissement important. En plus de l’achat ou de la location du bateau, il faut prévoir les frais d’entretien, les assurances, les visas, les taxes portuaires, et les provisions. Les coûts varient en fonction de votre style de vie et de la durée de votre voyage, mais un budget annuel moyen se situe entre 20 000 et 50 000 euros.

Pour réduire les dépenses, envisagez des mouillages forains plutôt que des marinas coûteuses, apprenez à effectuer vous-même les réparations, et exploitez les ressources naturelles, comme l’énergie solaire ou l’eau de mer dessalinisée.

Pour finir…

Organiser un tour du monde en bateau demande du temps, de l’énergie, et une bonne dose de préparation. Cependant, l’aventure qui vous attend en vaut largement la peine. En prenant soin de planifier chaque détail, de choisir le bon bateau, et de privilégier la sécurité, vous pouvez transformer ce rêve en une réalité inoubliable. Merci à notre membre Explore, notre marin Manu Wattecamps-Etienne pour l’aide à la rédaction de cet article. Alors, prenez le temps d’apprendre, de vous entraîner, et surtout, de savourer chaque instant de cette expérience unique. Bonne navigation !