Comment devenir guide de montagne & randonnée ?
Le métier de guide vous intéresse ? Découvrez cette série de reportages sur ce métier pas comme les autres. Lors de ce premier cours, les candidats entrent sans détour dans le vif du sujet : le métier de guide est un métier à risques. En montagne, la mort rôde en permanence, toujours à l’affût de la moindre erreur de jugement. En hiver, cette mort porte un nom et un visage, c’est la tempête et l’avalanche.
Comme entrée en matière c’est plutôt musclé : moins vingt degrés, une visibilité réduite à une dizaine de mètres… Les premiers examens ne démentent pas les statistiques : une dizaine de candidats sont d’ores et déjà recalés.
Glacier d’Aletsch : Les rescapés du premier cours se retrouvent pour tester leur capacité dans un monde aussi fascinant que mystérieux, la cascade de glace. Un monde éphémère et aléatoire qu’il faut patiemment apprendre à maîtriser. Les candidats ont déjà eu le temps de méditer sur une réalité incontournable de leur métier : tôt ou tard, ils seront seuls sur le terrain pour prendre une décision de vie ou de mort.
Alors autant se préparer au pire en suivant, en alternance avec le monde de la glace, un stage de médecine d’urgence adaptée à la montagne. Les candidats devront également apprendre à jongler avec leur propre souffrance. Ils sont ainsi soumis à un test d’effort qui va laisser des traces : trois sommets à enchaîner dans la même journée !
Pas de répit ! Après la journée de test d’effort, les candidats se lancent dans une randonnée à ski de huit jours, en autonomie complète.
Mais il n’y a pas que le poids du sac ; les candidats vivent ainsi 24 heures sur 24 avec leur chef de classe. Ils sont notés quotidiennement au cours de cette semaine très éprouvante. Avec, encore une fois, son nouveau lot d’échecs…
Le cours d’été commence avec l’escalade sportive. Une discipline à part entière, beaucoup plus technique que l’alpinisme traditionnel.
Autant dire la bête noire de nombreux candidats. Une nouvelle fois, le couperet tombe : ils ne sont plus qu’une quarantaine dans la course. Ils se retrouvent un mois plus tard en altitude, le jardin traditionnel des guides de montagne. Encore deux semaines à supporter la promiscuité des refuges ! Le mauvais temps s’en mêle et le moral s’émousse…
Nous sommes à dix jours du couperet final. Les courses en altitude s’enchaînent pour les candidats qui subissent quotidiennement la pression des experts. A plus de 4’000 mètres, le faux pas est interdit.
Le doute s’installe… Les examens finaux sont à l’image des statistiques : impitoyables ! Ils étaient une soixantaine sur la ligne de départ, ils sont une trentaine sur la ligne d’arrivée. Une trentaine d’aspirants-guides encore sous surveillance pendant trois ans pour devenir guides à part entière. Ils seront alors pleinement en mesure d’ouvrir à leur future clientèle les portes de la haute montagne.