Climat : c’est quoi un dôme de chaleur ?
Une première analyse scientifique de la vague de chaleur nord-américaine a permis, mercredi, de confirmer le rôle joué par le réchauffement climatique. Mais les scientifiques ont du mal à comprendre l’amplitude des hausses de température.
Dans l’enfer du « dôme de chaleur »
L’Ouest du Canada et des États-Unis ont battu hier encore des records « historiques » de températures. Plus de 49 degrés ont été relevés du côté de Vancouver. Un nouveau record historique dans cette région où les températures avoisinent habituellement les 20 degrés à cette période de l’année. Mais depuis vendredi le mercure ne cesse de grimper, et au moins 134 personnes sont mortes subitement de cette canicule, selon les autorités qui appellent à la vigilance.
« Ce temps peut être mortel pour les membres vulnérables de notre communauté, en particulier les personnes âgées et celles qui ont des problèmes de santé sous-jacents », a affirmé un porte-parole de la GRC (police fédérale), Mike Kalanj. « Nous vivons la semaine la plus chaude que les Britanno-Colombiens n’aient jamais connue », a déclaré le Premier ministre de Colombie-Britannique, John Horgan. « Il y a des conséquences à cela, des conséquences désastreuses pour les familles et les communautés, mais encore une fois, la façon de traverser cette période extraordinaire est de se serrer les coudes, de vérifier (l’état de santé) des personnes que nous savons à risque », a-t-il ajouté.
Dans la région, les centres de vaccination et les écoles ont été fermés. Les adultes et enfants viennent chercher un peu de répit dans les centres de rafraîchissement ouverts dans l’urgence dans les grandes villes. Car beaucoup n’ont pas l’air conditionné chez eux, et les climatiseurs et ventilateurs sont en rupture de stock depuis l’arrivée de cette vague de chaleur inédite. Un phénomène climatique que les spécialistes nomment le « dôme de chaleur ».
Rarissime dans cette région, il est censé se produire qu’une fois tous les mille ans. Mais selon les scientifiques il serait favorisé par l’augmentation des gaz à effet de serre et lié au réchauffement climatique. Dans son dernier rapport, dont des extraits ont fuité récemment, les experts du Giec dressent en effet un tableau apocalyptique d’ici 2050 de l’avenir de notre planète et de ses habitants « en proie aux pénuries d’eau, aux exodes et à la malnutrition… ».
Ils appellent aussi à agir et à revoir les objectifs fixés par l’accord de Paris en 2015 (qui déterminent les engagements internationaux en matière de transition énergétique) car dépasser le seuil de +1,5 °C aura, selon eux, déjà des « impacts irréversibles pour les systèmes humains et écologiques ». Une publication qui sonne comme un retentissant rappel à l’ordre à l’heure où la loi Climat est examinée au Parlement et que les négociations internationales sur le climat reprennent poussivement. Les discussions préparatoires à la COP26, qui se tiendra à Glasgow à l’automne, se sont en effet achevées sans grandes avancées alors que de nombreux Etats, dont la France, sont très en retard sur leurs objectifs.
A savoir pour la France : la neutralité carbone en 2050 et une baisse des émissions de gaz à effet de serre de 40 % d’ici à 2030 par rapport à 1990. Or pour y parvenir, le Haut Conseil pour le climat estime que le pays va devoir pratiquement doubler son rythme annuel de réduction des émissions, afin d’atteindre au moins 3 % dès 2021 et 3,3 % en moyenne sur la période 2024-2028. Alors qu’est-ce qu’un dôme de chaleur ?
Pourquoi l’Ouest du Canada et des États-Unis connaissent-ils ces températures records ? Quelles sont les conséquences prévisibles du dérèglement climatique selon le Giec ? Comment y remédier ?