Changement de ministres au Koweït
Le Premier ministre du Koweït a remanié lundi son gouvernement, nommant sept nouveaux ministres dont ceux du Pétrole et des Finances, et augmentant le nombre de ministres islamistes.
Ce remaniement intervient deux semaines après la démission collective du gouvernement.
Plusieurs membres du gouvernement, dont le Premier ministre cheikh Jaber Moubarak Al-Sabah, étaient sous pression à la suite de demandes d’auditions de parlementaires sur leur gestion.
L’Emir Cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah, qui dirige le riche état pétrolier, a accepté lundi le départ de sept des quinze démissionnaires, et annoncé par décret la nomination de sept nouveaux ministres.
Parmi les nouveaux membres du gouvernement, Ali al-Omair, un avocat membre de l’alliance islamiste salafiste remplace l’ex-ministre du Pétrole, Mustafa al-Shamali, qui n’est resté que cinq mois à ce poste, après avoir été ministre des Finances plusieurs années.
L’ancien ministre du Commerce et de l’Industrie, Anas al-Saleh, a récupéré le portefeuille des Finances, prenant la place de Cheikh Salem Abdulaziz Al-Sabah, un ancien directeur de la Banque centrale qui n’aura lui aussi passé que 5 mois à son poste.
De deux, le nombre d’islamistes dans le gouvernement est passé à quatre. Outre le ministère du Pétrole, ils ont désormais ceux des Affaires islamiques et de la Justice, des Communications et de la Santé.
Le nombre de femmes, lui diminue, passant de deux à une, tout comme le nombre de ministres chiites.
Le gouvernement avait été formé en août à l’issue d’élections générales anticipées qui ont permis d’élire un Parlement en juillet.
Ces élections avaient été organisées huit mois après un précédent scrutin annulé pour vices de forme. Elles avaient été une nouvelle fois boycottées par la plupart des groupes de l’opposition islamiste, nationaliste et libérale, qui dénoncent une révision de la loi électorale.
Mais la Cour constitutionnelle a rejeté le mois dernier deux requêtes en nullité, ce qui signifie que le Parlement élu en juillet pourrait devenir le premier à accomplir un mandat complet depuis 2003.
Depuis 2006, le Koweït connait crise politique sur crise politique: une dizaine de gouvernements ont démissionné, et le Parlement a été dissout 6 fois.
Source: AFP et Lorientlejour