Ces entreprises françaises aux Emirats arabes unis

La Fédération prévoit de dépenser des milliards d’euros dans les années à venir pour accélérer son développement. Mais pas facile de se faire une place au soleil… «Ici, personne n’est attendu. Il faut se battre contre la terre entière pour se faire une place. Et le seul critère, c’est la compétence. Les émiratis ne veulent que le meilleur». La mise en garde est signée du Consul Général de France à Dubaï, Eric Giraud-Telme. La France a beau entretenir «de très bonnes relations» avec les Emirats arabes unis, et bénéficier d’une image positive, pour se faire une place au soleil la bataille est rude pour les entreprises françaises. Si le pays reste le premier débouché commercial de la France dans le Golfe avec près de deux milliards d’euros d’exportation sur les six premiers mois de 2013, notre part de marché est passée de 7,3% en 2000 à seulement 2,4% en 2013.

Des moyens quasi-illimités

En déplacement à Abu Dhabi et à Dubaï, Nicole Bricq, la ministre du Commerce extérieur, a sonné le rappel des troupes et veut doubler les échanges des exportations dans ce pays d’ici cinq ans. Un objectif a priori ambitieux, mais à l’image du marché potentiel des Emirats où la croissance proche de 4% est portée par ses réserves pétrolières (7ème rang mondial) qui ont permis d’accumuler au fil des années des ressources financières colossales.  Les deux principaux fonds souverains ADIA et Mudabala gèrent ainsi plus de 500 milliards d’euros.

Résultat, Abu Dhabi est prêt à dépenser cinq milliards de dollars dans les mois à venir pour la construction de lignes de métro et de tramways tout comme Dubaï qui vient de remporter l’organisation de l’exposition universelle en 2020. D’ici là, l’émirat entend doper ses infrastructures en matière de transport et d’hôtellerie.  Les entreprises françaises espèrent décrocher une (grosse) part du gâteau à l’image de Veolia Environnement, Accor, Schneider Electric ou encore Alstom qui après avoir fabriqué le tramway de Dubaï espère faire de même à Abu Dhabi, la capitale de la fédération.

Pas de place pour «les Bisounours»

Mais pas de place pour «les Bisounours», a constaté Nicole Bricq lors de sa visite. «La concurrence s’est fortement accrue avec la crise européenne en 2008-2009», reconnaît-on chez Veolia. La PME française Environnement SA qui pensait rafler le marché de la surveillance de la qualité de l’air d’Abu Dhabi, craint de se faire doubler par des suédois sur la ligne d’arrivée. Veolia Environnement, sur son marché traditionnel du traitement d‘eau, voit débouler des Espagnols en force. Et sur ses activités de production d’énergie, ce sont les géants asiatiques tels Hitachi ou Samsung qui montrent le bout de leur nez avec des prix très «agressifs».

Signe qu’il n’y a pas de chasse gardée aux Emirats, Total dont la présence remonte à 1939 joue gros avec le renouvellement de sa part de 9,5% dans une concession qui lui assure 6% de la production mondiale. Nicole Bricq a profité de son déplacement  pour plaider la cause du pétrolier auprès des autorités du pays. Si la ministre estime que le groupe a de «bonnes chances» d’obtenir gain de cause, le suspense reste entier. Des concurrents chinois, sud-coréens, russes sont aussi dans les startings-blocs.

Dans cette compétition acharnée, Nicole Bricq pousse les entreprises françaises à se regrouper pour gagner en visibilité. Et pour la première fois, à l’occasion de la préparation de  Dubaï 2020, la France présentera aux autorités dubaïotes une offre globale  avec l’ensemble des services proposés par nos entreprises. Une stratégie gagnante?

Source: 20minutes.fr