Cancer du col de l’utérus : ce qu’il faut savoir
Le cancer du col de l’utérus est désormais 13ème dans le classement des cancers les plus meurtriers chez la femme en 2010. Rassurant ? Oui et non. On dénombre encore 3000 nouveaux cas et 1000 décès chaque année en France. Des chiffres trop importants quand on sait que la maladie pourrait être évitée gràce à un dépistage régulier comme le rappelle le ministère de la Santé dans sa première campagne de mobilisation contre le cancer du col de l’utérus. Le point en dix questions.
C’est quoi le cancer du col de l’utérus ?À l’origine du cancer du col de l’utérus, un virus très répandu appelé » Papillomavirus Humain » qui se transmet lors des rapports sexuels. Il peut alors provoquer une lésion précancéreuse qui souvent est détruite par le système immunitaire. Chez certaines femmes, ces lésions peuvent toutefois persister et mettre en moyenne une quinzaine d’années avant d’évoluer vers un cancer.Le vaccin, c’est pour qui ?Il s’adresse uniquement aux jeunes femmes àgées de 14 à 23 ans qui n’ont pas eu de rapport sexuel ou qui entrent dans la première année de leur vie sexuelle.Comment faire pour se vacciner ?La vaccination est prescrite par un gynécologue ou un médecin traitant. L’efficacité des deux vaccins présents sur le marché (Gardasil et Cervarix) repose sur trois injections espacées sur six mois, toutes prises en charge par l’Assurance maladie à hauteur de 65%. Une adolescente qui ne réalise qu’une ou deux injections n’est pas suffisamment protégée. À noter : le vaccin n’est pas obligatoire, mais il reste le meilleur moyen pour se protéger contre le cancer du col de l’utérus.Sont-ils efficaces ?Les premiers travaux menés depuis la mise en place des vaccins, en 2007, montrent que la protection est maintenue si les trois injections ont bien été réalisées. Toutefois, les autorités sanitaires ne sont pas en mesure de donner une réponse ferme et définitive sur leur efficacité.Passés 25 ans, comment se protéger ?Une seule solution : le dépistage. Le cancer peut être dépisté par un simple frottis, lors d’un examen gynécologique.
Il doit être réalisé tous les trois ans, après deux frottis annuels normaux, pour les femmes de 25 à 65 ans. Contrairement aux idées reçues, le préservatif ne protége pas contre les virus papillomavirus car la peau à proximité immédiate de la zone génitale non couverte peut également porter le virus.Existe-t-il un dépistage organisé ?Non. Malgré une tentative menée dans treize départements pour réduire les inégalités d’accès au dépistage, le gouvernement n’envisage pas de généraliser le dépistage organisé du cancer du col de l’utérus. En revanche, des actions seront menées envers les femmes peu ou non dépistées.Une fois vaccinée, le dépistage est-il encore utile ?Oui. Le dépistage par frottis reste indispensable pour toutes les femmes.
Les vaccins actuellement disponibles ne protègent pas contre l’ensemble des virus papillomavirus qui constituent la principale cause des cancers du col de l’utérus.C’est quoi un frottis ?C’est un prélèvement vaginal simple et indolore réalisé par un gynécologue, une sage-femme ou un médecin traitant. Après la mise en place d’un spéculum au fond du vagin, des cellules sont prélevées sur le col de l’utérus à l’aide d’une petite brosse ou d’une spatule. Le prélèvement est envoyé à un laboratoire qui effectuera une recherche de cellules anormales. Le frottis permet de repérer les anomalies du col de l’utérus à un stade où il est plus facile de les soigner, souvent avant même qu’elles ne se transforment en cancer.Que se passe-t-il si le frottis est anormal ?En cas d’anomalie révélée par le frottis, le médecin pratiquera une biopsie de la lésion suspecte pour connaître le type de cellules atteintes. Cet examen complémentaire permet également d’évaluer la profondeur de la lésion cancéreuse.A l’avenir y aura-t-il d’autres techniques de dépistage ?Un nouveau procédé de dépistage existe déjà : le test HPV (Papillomavirus Humain). Il est recommandé aux femmes de 30 à 35 ans présentant un frottis anormal afin de détecter un plus grand nombre de lésions. Mais le gouvernement envisage d’élargir son utilisation en proposant ce test, sous la forme d’auto-prélèvement vaginal, aux femmes qui refusent l’examen gynécologique.