Belgique – Mongolie à vélo
16.000 km, 14 pays, 35 kilos de bagages, 8 mois, un vélo pour relier Bruxelles à Oulan-Bator, c’est le rêve un peu fou de Raf, un jeune Bruxellois de 31 ans. A vol d’oiseaux, la Mongolie n’est qu’à 6803 km de Bruxelles selon Google Map. En voiture, il faut compter 8572 km, Raf aurait pu se baser sur cette route qui passe par Moscou, mais non ça aurait été beaucoup trop simple, puis de toute façon la Russie n’était pas le pays qui l’intéressait le plus. Par contre la Turquie, l’Iran et tous ces pays en « stan », ça oui. Au final, ce sont près de 16.000 km qu’il s’apprête à affronter à coup d’huile de mollet, c’est-à-dire à vélo. Un défi qui valait bien une petite interview.
Tu pars ce samedi 10 novembre de Bruxelles, tout va bien ?
C’est un peu le stress quand même. Je me suis rendu compte que je devais reconfigurer ma tablette numérique, un dernier stress avant le départ. Ensuite il me reste juste à charger mon vélo et je suis prêt.
Belgique – Mongolie à vélo, c’est une sacrée aventure, quand t’es venu cette idée ?
La première fois que j’ai eu l’idée d’aller en Mongolie, ça remonte à 7 ou 8 ans en regardant un film sur Youtube sur le Mongol Rally, un rallye en voiture jusqu’Oulan-Bator. L’idée à la base était d’y aller en voiture, finalement j’ai opté pour le vélo, pour le côté écologique. C’est contre mes principes de gaspiller les ressources naturelles pour un hobby. Et puis il y a trois ans, j’ai fait un voyage en Europe à vélo et ça m’a vraiment donné envie de continuer à voyager de cette manière. Le vélo offre l’avantage que ce n’est pas trop rapide, ça te laisse le temps de rencontrer les gens, il n’y a pas le stress de la voiture. Et surtout, quand on part à vélo, le voyage commence dès le premier coup de pédale, alors qu’en voiture, ça sert juste à se rendre quelque part.
Bruxelles – Oulan-Bator en passant par la Turquie, l’Iran… ce n’est pas l’itinéraire le plus court ?
Non, mais c’était la route qui m’attirait le plus pour le côté historique : la route de la soie, traverser l’Empire perse… Et surtout pour le côté nature, la diversité des paysages, passer des montagnes aux déserts, de régions plus humides à d’autres complètement sèches.
Et tu prévois combien de temps pour y aller ?
Idéalement huit mois, après on verra jusqu’où j’arriverais, c’est la route qui compte, pas la destination.
Quand on part comme ça, quel matériel faut-il prévoir ?
Tu prends tout ce qu’il faut, de quoi cuisiner, tente, sac à dos, plein de trucs pour le froid et la pluie, tu espères que tu peux réparer ton vélo s’il casse… au total, je dois avoir pour 35 kilos de bagages, dont 6 pour du matériel de réparation.
Qu’est-ce qui te fait le plus peur ?
Les endroits où il y a trop de chiens, le fait de ne pas trouver de papiers toilette… Mais ce qui me fait le plus peur, c’est la solitude, je vais passer par des endroits où je ne rencontre personne, le fait de ne pas pouvoir m’exprimer dans la langue des gens que je vais rencontrer, c’est la solitude qui va être le plus dure.
Tu comptes revenir ?
Oui, sauf si je trouve une yourte déserte qui me plaît en Mongolie.
Bonne route l’ami !
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