La bataille de Mukalla avec les Emirats
Au mois d’avril, aux confins de la péninsule Arabique, dans le sud-est du Yémen, s’est déroulée une bataille décisive. En quelques jours de combats, le mini-Etat djihadiste, érigé par d’Al-Qaida autour de la cité portuaire de Mukalla, s’est évaporé. Confrontés à une offensive de milices tribales et de troupes régulières, les djihadistes se sont repliés dans les reliefs escarpés de l’Hadramaout. Pour la première fois depuis le début de la guerre civile yéménite, en mars 2015, qui a favorisé son expansion, Al-Qaida essuyait une grosse défaite.
A la baguette de cette opération militaire rondement menée, un acteur méconnu des guerres proche-orientales : les Emirats arabes unis (EAU). Ce sont des officiers émiratis qui ont recruté et entraîné les « libérateurs » de Mukalla, avant de concevoir l’attaque et d’aider à sa mise en œuvre par le déploiement de forces spéciales au sol, dans les airs et le long de la côte.
Les mêmes avaient déjà joué un rôle décisif dans l’expulsion des rebelles chiites houthistes, originaires du nord du pays, du port d’Aden en juillet 2015, à la faveur d’un débarquement amphibie surprise.
Sans les hélicoptères Apache et les chars Leclerc émiratis, fers de lance de la coalition arabe conduite par l’Arabie saoudite, le gouvernement du président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, en exil forcé à Riyad depuis l’offensive des houthistes, n’aurait sans doute pas pu remettre le pied à Aden. « Ce que les Emiratis ont fait au Yémen, aucune autre armée du Golfe n’aurait pu le faire », tranche un diplomate en poste à Abou Dhabi, la capitale…
Source: LeMonde