Qui était l’aventurier Paul-émile Victor ?
Le premier octobre 1947, Paul-Emile Victor et ses camarades ont entrepris d’organiser deux expéditions scientifiques. Une dans l’Antarctique confiée à André Liotard qui partira pour la Terre Adélie et l’autre dans L’arctique et le Groënland dirigée directement par Paul-Emile Victor…
“Les vieux aventuriers ne meurent pas, ils disparaissent… Ils s’évanouissent”
Cette phrase de Paul-émile Victor (1907 – 1995) illustre parfaitement ce qu’il était : un aventurier hors normes, infatigable voyageur dans l’espace et dans le temps.
Ethnographe et explorateur polaire, pionnier de l’écologie et personnalité médiatique, Paul-émile Victor a marqué son époque. Né en 1907 dans le Jura, il délaisse la fabrique familiale de pipes et stylos pour s’embarquer sur le trois mâts du Commandant Charcot pour le Groenland. Il a 27 ans. C’est le début
d’une carrière tout entière consacrée aux pôles. De l’Arctique à l’Antarctique, il sillonne le globe, vivant avec les Eskimos, découvrant des terres inconnues, organisant des missions scientifiques extrêmes. Ami de Saint-Exupéry et du commandant Cousteau, homme influent, engagé et insatiable, Paul-émile Victor “s’est évanoui“ il y a tout juste vingt ans sous le soleil de Bora Bora.
UN LIVRE :
La première biographie consacrée à Paul-Emile Victor
- La vie d’un explorateur globe-trotter : du Jura à Bora Bora, via les Pôles
- Une figure populaire de la France du XXème siècle
- Un précurseur en matière de défense de la Nature
- Un homme, un destin et des valeurs qui font écho
LES AUTEURS
Daphné Victor
Daphné Victor démarre sa carrière professionnelle chez Gaumont, où elle apprend à distribuer les films d’auteur, avant de créer sa propre société, Neuf de Coeur. En 1994, elle intègre le groupe audiovisuel Expand Images, comme juriste spécialisée dans la propriété intellectuelle. Depuis le décès de son père, elle gère le patrimoine littéraire et artistique de l’explorateur. Elle est également présidente de l’association du Centre polaire Paul-émile Victor, à Prémanon dans le Jura.
Stéphane Dugast
Reporter d’abord, auteur, chroniqueur et réalisateur aussi, Stéphane Dugast multiplie les enquêtes sous toutes les latitudes avec un fort “tropisme” pour la mer, les aventures et le monde polaire. Il est le créateur du blog Embarquements dédié au monde de l’aventure. Il est également secrétaire général de la Société des Explorateurs Français.
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DATES-CLEFS
1925-1928 : Ecole Centrale de Lyon qu’il quitte avant de passer son diplôme (il a le temps de passer des certificats de la licence ès sciences, dont mathématiques, minéralogie et cristallographie), pour présenter et réussir l’examen d’entrée à l’Ecole nationale de la marine marchande (ENMM).
1928 : Elève-officier à l’Ecole de la marine marchande à Marseille, il apprend à naviguer.
1929-1930 : Aspirant dans la marine Nationale.
1931 : Retour à Lons dans le Jura. Entre dans l’entreprise paternelle jusqu’en 1933. Brevet de pilote français d’avion.
1932 : Tour de France aérien, coupe Dunlop.
1933 : Suit les cours d’ethnologie de Marcel Mauss. Rencontre le commandant Charcot.
1934-1935 : Chef de l’expédition Française sur la côte Est de Groenland. Le trois-mâts vapeur Le Pourquoi-Pas ? du commandant Charcot le dépose avec trois compagnons – Robert Gessain, Michel Perez et Fred Matter-Steveniers – pendant un an à Angmagssalik (l’ancien nom d’Ammassalik, côte Est du Groenland). Retour en France. Le Pourquoi-Pas ? les rapatrie le 25 août 1935.
1935 : Obtient plusieurs certificats de l’Institut d’ethnologie du Musée de l’Homme de Paris.
1936 : Il repart au Groenland et traverse l’inlandsis groenlandais d’ouest en est en traîneaux à chiens (800 kilomètres) avec Robert Gessain, Michel Perez et Eigil Knuth.
16 septembre 1936 : Disparition de Charcot à bord du Pourquoi-Pas ?, au large des côtes de l’Islande, après avoir laissé PEV et ses camarades au Groenland. Funérailles nationales le lundi 12 octobre.
1939/1940 : Adjoint de l’Attaché naval de France pour les pays scandinaves à Stockholm.
Novembre 1940 – juillet 1941 : Chargé d’une mission d’études ethnographiques aux États-Unis et dans les pays d’Amérique du Sud, PEV séjourne successivement au Maroc puis en Martinique, avant d’atteindre enfin les États-Unis, le 17 juillet 1941.
Juillet 1942-1944 : Après un an d’activités scoutes, de contacts ethnologiques et de conférences, PEV s’engage dans l’US Air Force en juillet 1942 puis obtient en septembre la nationalité américaine. Pilote et parachutiste, il devient en juillet 1943 instructeur à l’Ecole d’entraînement arctique. Il crée et rejoint en 1944 l’escadrille Alaska de « Search and Rescue » chargées de la recherche et du sauvetage des équipages d’avions pour l’Alaska, la Canada et le Groenland. Termine la guerre comme capitaine.
1946 : Démobilisé. Retour en France en octobre.
28 février 1947 : Création des Expéditions Polaires Françaises-Missions Paul-Emile Victor par décision du conseil des ministres le vendredi 28 février. Près de cent cinquante expéditions seront organisées entre 1947 et 1992. Parmi celles-ci, Paul-Emile Victor en a vécu et dirigé dix sept dans l’Antarctique et quatorze au Groenland.
1948 : Expédition Groenland 1948. Appareillage de l’expédition de Rouen le 14 mai, arrivée le 1er juin, sur la côte est du Groenland. PEV dirige la manœuvre. Les missions se succèderont jusqu’en 1953.
1948-1949 : Première expédition des EPF en Antarctique (sans PEV). Le bateau, le Commandant-Charcot, acquis par les EPF, parti de Brest le 26 novembre 1948, commandé par le capitaine de frégate Max Douguet, bloqué par le pack le 11 février 1949 fait demi-tour sans pouvoir accoster. Le Commandant-Charcot est de retour à Brest le 11 juin.
20 janvier 1950 : Première campagne 1949-1950 (deuxième expédition), André-Frank Liotard et Max Douguet, qui commande l’aviso polaire Commandant-Charcot, parti de Brest le 20 septembre 1949, plantent le drapeau français sur Port-Martin, première base en terre Adélie, 110 ans après Dumont-d’Urville. Le bateau repart le 8 février.
1950- 1951 : Deuxième campagne en terre Adélie (sans PEV). Le bateau parti de Brest le 30 octobre 1950 mouille devant Port-Martin le 6 janvier 1951 et repart le 5 février 1951, laissant une équipe effectuer son deuxième hivernage.
1952-1953 : PEV participe, au titre de conseiller pour le Groenland de l’armée américaine, aux campagnes polaires américaines de l’Opération Nord au Groenland. Il dirige en outre reconnaissances aériennes et terrestres et opérations de soutien aérien, avec l’aide de membres des EPF sur place.
1955-1958 : PEV est nommé président du sous-comité Antarctique constitué en 1953 par le CNRS pour préparer l’Année géophysique internationale (AGI).
1958 : Reprise par les EPF des campagnes d’été et des hivernages en terre Adélie.
1959 : PEV dirige la campagne principale de la première expédition glaciologique internationale au Groenland (EGIG), entamée en 1957 (chef de campagne de l’EGIG en 1964 et 1967). Il obtient du gouvernement que les expéditions en terre Adélie deviennent permanentes. Campagne d’été en terre Adélie.
1975-1976 : Campagne d’été en terre Adélie.
1976 : Quitte la direction des Expéditions Polaires Françaises. S’installe sur le Motu Tane (« l’île de l’homme » en tahitien), dans le lagon de Bora Bora, avec sa seconde épouse Colette et leur fils Teva.
Février 1987 : Fête ses 80 ans en Terre Adélie (Antarctique), son dix-neuvième voyage en Antarctique, puis au pôle Nord en avril-mai avec l’expédition de Hubert de Chevigny et Nicolas Hulot (Pôle Nord en ULM).
1992 : Inauguration de l’Institut français pour la recherche et la technologie polaires (IFRTP) qui reprend les activités des EPF et de la mission de recherche du territoire des Terres australes et antarctiques françaises. L’IFRTP deviendra l’IPEV.
7 mars 1995 : Paul-Emile Victor s’éteint à Bora-Bora. Son corps est immergé en haute mer (un privilège d’ordinaire réservé aux marins morts au combat) le 13 mars 1995 depuis le Dumont-Durville, un bâtiment de transport léger (BATRAL) de la Marine nationale.
Sources: La Rando et Wikipedia