Arthur Rimbaud, l’explorateur
Arthur est un voyageur qui s’ignore. C’est-à-dire qu’il marche pour s’occuper. Mais lorsqu’il rêve très jeune d’atteindre le Royaume des Enfants de Cham, ce berceau de l’humanité qu’est l’Ethiopie, c’est l’aventure qu’il recherche, l’inconnu.
Arthur Rimbaud est un poète français, né le 20 octobre 1854 à Charleville et mort le 10 novembre 1891 à Marseille. Bien que brève, la densité de son œuvre poétique fait d’Arthur Rimbaud une des figures premières de la littérature française. Arthur Rimbaud écrit ses premiers poèmes à quinze ans.
Quand en 1873 il met un point final à la Saison en enfer il décide non pas de partir mais de fuir. A Londres, Bruxelles, Cologne, puis c’est l’Italie, la Hollande, Chypre, l’Egypte, Java… Quand il s’installe en Abyssinie, l’Homme aux semelles de vent devient tour à tour géographe, journaliste, photographe, anthropologue, diplomate. Rien n’échappe à sa curiosité scientifique, à sa sagacité intellectuelle. Il imagine un chemin de fer entre Diré-dawa et Tadjourah pour désenclaver la Corne de l’Afrique, explore des territoires inconnus comme l’Ogaden, apprend des langues indigènes. Rimbaud ne cesse de s’inventer des mondes qu’il veut rejoindre comme Zanzibar ou Panama. Il ne tient pas en place.
Ou comment un poète masqué aussi frénétique peut se noyer dans des ouvrages scientifiques et industriels pour tenter de trouver enfin « le lieu et la formule » mais surtout se mettre, dans la Corne de l’Afrique , à côtoyer tant d’explorateurs ou de missionnaires européens érudits dans jamais faire œuvre de littérature ? C’est avec l’écrivain Michel Butor que nous allons aujourd’hui tenter de lever le mystère…
*Réalisation : * Jean-Michel Djian etCharlotte Roux pour France Culture