Un alsacien veut faire le monde à vélo

Fabien Freyburger est un drôle d’aventurier. Pour préparer un périple autour du monde sur un vélo, il s’entraîne en dévalant, à ski, les couloirs hors-piste les plus raides du secteur de Tignes – Val d’Isère. « Côté sport, j’ai toujours fait beaucoup de ski de descente », précise le jeune homme plutôt modeste. Mais un rapide coup d’œil sur Youtube permet de s’apercevoir qu’il a un niveau de ski super costaud. Bon, heureusement, le ski, c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas. Parce que pour la saison 2017-2018, ça va être ceinture côté neige pour Fabien, justement à cause du vélo et de son projet de tour du monde à bicyclette. « C’est un projet qui me trotte dans la tête depuis dix ans. Et à bientôt 28 ans, c’est le moment d’y aller. L’an dernier, j’ai commencé à préparer sérieusement ce tour du monde. » L’envie d’un tour du monde, on voit bien, mais pourquoi sur un vélo ?

 

Pas de permis de conduire

« Après mes études à Mulhouse, je suis parti travailler trois ans à Paris, dans l’informatique. C’est vraiment là que j’ai commencé à apprécier les déplacements à vélo. Ensuite, de retour en Alsace, j’ai continué à rouler. De toute façon, je n’ai pas le permis de conduire… »

En moyenne, Fabien roule 80 kilomètres par semaine, ce qui n’en fait pas un concurrent direct pour le prochain Tour de France. « Bon, depuis plusieurs semaines, j’ai quand même augmenté. Je suis à 100 bornes par semaine. Mais durant le tour du monde, ce sera des étapes de 50 kilomètres par jour, au minimum. » Et histoire de peaufiner sa préparation et de se mettre dans l’ambiance d’un road-trip à vélo, avec un ami, il s’est embarqué au début du mois pour les Pays-Bas. « Tous les vaccins étaient faits, les divers abonnements résiliés et la liste de bagages terminée. Il ne me restait plus qu’à tester mon vélo avec ses sacoches pour voir si mes mollets allaient tenir le rythme. J’ai donc décidé de partir de Mulhouse jusqu’aux Pays-Bas avec un ami. N’ayant eu que quatre jours sur nos emplois du temps respectif, nous avons pris le train pour certaines grosses portions du trajet et choisi l’avion pour le chemin du retour. Nous avons tout de même atteint une moyenne de 85 kilomètres par jour. »

Se laisser une marge de manœuvre

Nouveau test concluant sur un VTT de 13 kilos, mais avec près de 15 kilos de bagages, donc en configuration tour du monde. De toute façon, à 24 heures du départ, plus question de reculer : « J’ai pris un congé sabbatique d’un an. Je sais que je pars dimanche matin et que je dois être rentré le 1er mai 2018. Actuellement, tous les billets d’avion sont réservés pour les quatre prochains mois. Les étapes sont tracées dans les grandes lignes, mais je me laisse une marge de manœuvre pour improviser d’un endroit à un autre. »

Dans les grandes lignes, ce tour du monde va passer par l’Irlande, l’Écosse, le Canada, les États-Unis, le Pérou, la Bolivie, le Chili, le Costa Rica, la Nouvelle-Zélande, le Vietnam, le Laos, la Thaïlande « et la Birmanie, si j’ai encore le temps » , prévient le Mulhousien qui a coché quelques étapes incontournables : le tour du mont Ben Macdhui en Écosse, la remontée du fleuve Saint-Laurent au Canada, une bonne moitié de la fameuse Great divide mountain bike route (GDMBR) aux États-Unis, un tour sur la cordillère Blanche au Pérou et l’Alps 2 Ocean en Nouvelle-Zélande.

Le coût de ce tour du monde est évalué à 20 000 €, « en comptant le prix du vélo et des équipements. C’est d’ailleurs ma plus grosse préoccupation : qu’il arrive quelque chose au VTT et à l’équipement lors d’un transfert en avion. »

Source: Lalsace