Alpinisme: Pierra Menta 2017
La Pierra Menta 2017 a débuté ce mercredi 8 mars à Arêches-Beaufort ! La première des quatre étapes a déjà révélé plusieurs surprises de taille. Présentation de la plus mythique des courses de ski-alpinisme et état des lieux des forces en présence.
Commençons par faire les présentations. Qu’est-ce que la Pierra Menta ?
C’est une des plus anciennes courses de ski-alpinisme au monde, « plus de 30 ans que ça dure » dit la légende. Et son mythe ne tient pas qu’à sa longue histoire : la Pierra Menta, c’est avant tout un territoire, celui d’Arêches-Beaufort, véritable Mecque du ski-alpinisme en France. C’est aussi un défi : quatre journées d’épreuve et près de 10 000m de dénivelé positif sur des parcours 100% « montagne », avec des nombreux passages au-dessus des 2 000m d’altitude. La Pierra Menta, c’est la course de ski-alpinisme par excellence. Et pour une fois, ce n’est pas que les organisateurs qui l’affirment. Autour de ces deux mots « Pierra Menta », il y a une une sorte de consensus sacré dans la communauté du ski-alpinisme. Et on exagère à peine.
Un plateau de rêve
La Pierra Menta concentre le plateau le plus dense du circuit international de de ski-alpinisme. Et 2017 ne fait pas exception à la règle : tous les grands noms de la discipline étaient au départ ce matin. Tous ? Non pas tous : la première grande surprise de cette 32e édition – outre la neige finalement tombée en grande quantité dans le Beaufortain – c’est le forfait de dernière minute d’un des deux membres du duo tenant du titre, Mathéo Jacquemoud. Le Français devait reformer l’équipe en or de 2016 et courir avec Kilian Jornet, quatre fois vainqueur à Arêches-Beaufort.
Mais une incertitude planait bien sur l’état de forme de Jacquemoud, absent du circuit Coupe du monde cette saison. Si le quadruple champion du monde n’a pas souhaité s’exprimer pour le moment sur les raisons de son absence, beaucoup d’observateurs y voient la confirmation de leurs doutes sur les possibilités du Français à se battre cette année pour une 3e victoire sur l’épreuve.
Pour Jornet, pas question de pleurer trop longtemps l’absence de son compagnon de cordée : le Catalan fait équipe avec Alexis Sévennec, sans coéquipier depuis la blessure de Didier Blanc aux Championnats du monde il y a 10 jours. Et si le Français n’a pas démérité ce matin, se plaçant dans les skis de l’Espagnol pour débouler en 3e position au sommet de la première bosse, la tension dans l’élastique le reliant à Jornet dans les derniers mètres de dénivelé de la journée donne quelques indications sur leurs chances de victoire cette semaine.
Qui pour reprendre le trône ?
Une équipe semble nettement favorite. Le duo Italien Damiano Lenzi et Matteo Eydallin – vainqueurs en 2009, 2014 et 2015 et tous récents champions du monde par équipe – ont confirmé leur statut de premiers challengers ce matin en prenant la course à leur compte dès la première ascension. Le résultat est sans appel : plus de 3’30 d’écart à l’arrivée sur ceux qui pourraient bien être leurs premiers poursuivants ces trois prochains jours, leurs compatriotes Michele Boscacci et Nadir Maguet (2e). Mais quels que soient les enseignements de cette première journée, une certitude demeure : nous n’en sommes qu’aux premières heures d’une longue fin de semaine…
Et les locaux alors ?
Certains se demandaient si cela ne pouvait pas être l’année des Arêchois William Bon Mardion et Xavier Gachet. Car si le premier a remporté l’or en 2013, Gachet n’est jamais monté sur la première marche du podium dans son village. Les deux Français ont pris un départ solide, dans le groupe de tête à l’heure de course. Mais ils n’ont pu tenir le rythme des Italiens, et ont dû lâcher du terrain sur la paire Jornet/Sévennec (3e) pour prendre la 4e place du provisoire, à 6’46 de la tête de course. Mais encore une fois, la course est loin d’être finie…
Derniers challengers : le duo électrique Rémi Bonnet (SUI) et Anton Palzer (GER). De la jeunesse, des gros moteurs et beaucoup de fougue : une équipe qui peut aussi bien bouleverser l’ordre établi, que passer complètement à côté de la compétition. Contrat rempli sur cette première étape : ils terminent 5e, à une minute des Arêchois sur la ligne d’arrivée.
Qui chez les femmes ?
Jusque-là la donne semblait claire dans la course féminine : la Reine Laetitia Roux faisait des infidélités à sa première dauphine Axelle Mollaret – qui composait par conséquent une équipe 100% française avec Lorna Bonnel – pour former un duo inédit avec la solide Suédoise Emelie Forsberg. Inutile de dire que l’équipe Roux-Forsberg partait grande favorite ce matin sur la ligne de départ. Un pronostic confirmé après 1000m de dénivelé : les deux jeunes femmes comptaient 1’30 d’avance à l’heure de course.
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