Alpinisme en URSS
Ils s’appelaient Evgueni et Vitali Abalakov, deux frères nés en Sibérie d’un négociant prospère. Ils ont conquis dès les années 30 les plus hauts sommets de ce qu’était l’URSS et ont été les pionniers de l’alpinisme soviétique. Dans son livre intitulé « Alpinistes de Staline », l’écrivain Cédric Gras raconte leur histoire.
Compatible avec le marxisme
« Ce sont les exilés bolchéviques revenus de Suisse ou d’Allemagne en 1917 qui ont amené l’alpinisme en URSS et qui en ont fait une activité acceptable », explique Cédric Gras dans son passage dans l’émission Tout un monde.
Mais pour pouvoir le pratiquer, il a fallu rendre la pratique compatible avec l’idéologie marxiste. « Pour ça, il fallait que l’alpinisme soit utile à la construction du communisme », affirme l’écrivain. Comment ? En installant des stations météorologiques à 7000 mètres pour les avancées de la science, ou encore en accompagnant des géologues en montagne pour trouver des gisements.Comme l’affirme Cédric Gras « la révolution bolchévique ne tolérait pas de faire quelque chose gratuitement. Il fallait l’intégrer au boom de la production industrielle ».
Ils ont installé des bustes de Lénine et Staline, là où nous dans nos Alpes, nous avons mis des croix
Le ciel devient le territoire de la science
« Pratiquer l’alpinisme à titre individuel était contre-révolutionnaire », explique l’écrivain Cédric Gras. Les pionniers de l’alpinisme soviétique ont donc inventé « les alpiniades ». Plusieurs centaines voire milliers d’hommes se rendaient ensemble sur les sommets.
50% des alpinistes de haut niveau de l’époque ont été soit déportés soit fusillés