21 millions d’esclaves sur terre

NEW YORK – Près de 21 millions de personnes dans le monde se trouvent piégées par des emplois qu’elles ne peuvent quitter en raison notamment de la servitude pour dette, ou d’être victimes de trafic de personnes ou nées en esclavage, a indiqué vendredi l’Organisation internationale du travail (OIT). Les efforts déployés pour prévenir, identifier et poursuivre les cas de travail forcé sont souvent insuffisants, malgré les bonnes pratiques adoptées par certains pays, a indiqué cette organisation onusienne dans un rapport préparé pour la réunion d’experts sur le travail forcé, avec des représentants des gouvernements, des travailleurs et des employeurs qui aura lieu du 11 au 15 février en cours à Genève.

’’Le travail forcé comprend les travailleurs domestiques trompés sur la réalité de leurs conditions de travail, ainsi que des travailleurs des briqueteries, pris dans le cercle vicieux de l’endettement, les enfants victimes de la traite et contraints de mendier’’, note l’OIT.

En outre, les victimes du travail forcé ’’travaillent souvent sur des sites qui ne sont pas accessibles au public, sur des bateaux de pêche et des chantiers de construction, dans l’agriculture commerciale ou dans des usines’’, a-t-elle ajouté.

La servitude pour dette, en vertu de laquelle les travailleurs et leurs familles sont obligés de travailler pour un employeur afin de rembourser les dettes qu’ils ont contractées ou dont ils ont héritées, reste une pratique courante dans certains pays.

Selon les auteurs du rapport, il subsiste ’’des vestiges de l’esclavage’’ dans certains pays où ’’des conditions d’esclavage continuent à se transmettre à la naissance pour des personnes qui ont l’obligation de travailler pour leur patron sans aucun salaire’’.

Les travailleurs domestiques, dont une grande majorité de femmes et de jeunes filles, sont souvent victimes de pratiques abusives de la part de leur employeur, telles que le non-paiement des salaires, la privation de liberté et les sévices physiques et sexuels, précise encore le rapport.

Les travailleurs migrants sont aussi concernés par ce risque, indique l’OIT qui avertit que la traite des personnes, y compris d’enfants, à des fins d’exploitation sexuelle ou d’exploitation au travail pourrait s’amplifier à l’avenir, en raison de la mobilité croissante de la main-d’œuvre.

Cependant, selon les chiffres de l’OIT de 2012, le recours systématique de l’Etat au travail forcé a reculé partout dans le monde et a pratiquement disparu dans la grande majorité des pays.

Les pratiques de travail obligatoire imposées par l’Etat représentent 10% des 21 millions de victimes du travail forcé dans le monde.

L’importance des mesures pour dissuasion contre les auteurs de ces pratiques, pour renforcer les mécanismes d’application de la législation, pour agir sur la demande et pour réduire la vulnérabilité des victimes potentielles du travail forcé, est de plus en plus reconnue, selon elle.

Mais si la plupart des pays ont adopté une législation pour interdire le travail forcé, la sanction n’est pas toujours suffisamment sévère pour avoir un effet dissuasif, se limitant dans certains cas à des amendes ou à de très courtes peines d’emprisonnement.

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